Première conférence internationale sur la vulnérabilité du patrimoine à Blida : un pas vers la préservation des monuments face aux séismes

L’Hôtel militaire de Blida a accueilli, les 27 et 28 septembre 2025, la première conférence internationale sur la vulnérabilité du patrimoine, organisée par l’Institut d’architecture de l’université Saad-Dahleb de Blida 1. Cet événement a réuni des experts, des chercheurs et des étudiants, notamment des spécialistes turcs, pour discuter des enjeux liés à la préservation du patrimoine architectural face aux séismes, dans un pays comme l’Algérie, connu pour sa forte activité sismique.

Objectifs et portée de la conférence

Selon les organisateurs, cette rencontre vise à présenter les avancées récentes en matière de recherche sur la vulnérabilité des structures patrimoniales face aux tremblements de terre. L’objectif principal est de favoriser l’échange d’idées et d’expériences entre chercheurs, architectes, ingénieurs et étudiants, tout en explorant des solutions innovantes pour protéger les monuments historiques. L’Algérie, située dans une zone à haut risque sismique, fait face à des défis majeurs pour préserver son riche patrimoine architectural, qui inclut des sites historiques et culturels d’une valeur inestimable.

Le programme de la conférence était riche et varié, comprenant des communications orales, des sessions d’affiches et des discussions thématiques. Ces sessions ont couvert un large éventail de sujets, allant des impacts des séismes sur les structures anciennes aux nouvelles approches technologiques pour leur renforcement et leur conservation. La participation d’experts turcs, issus d’un pays également confronté à des risques sismiques, a permis d’enrichir les échanges grâce à leur expertise dans la gestion des catastrophes naturelles et la restauration des monuments.

Une initiative académique et pratique

Dans son discours d’ouverture, la professeure Amina Aid Hamad Foufa, présidente de la conférence et directrice du Laboratoire d’environnement, de technologie, d’architecture et de service du patrimoine, a souligné l’urgence de préserver le patrimoine urbain face aux menaces sismiques. Elle a insisté sur l’importance de développer des stratégies combinant recherche scientifique et applications pratiques pour protéger ces trésors culturels.

De son côté, la professeure Mohandad Naima, directrice de l’Institut d’architecture de l’université Blida 1, a mis en avant la nécessité d’intégrer des technologies modernes dans la gestion des risques sismiques. Dans une déclaration au Jeune Indépendant, elle a expliqué que les monuments historiques, souvent construits avec des matériaux et des techniques traditionnels, sont particulièrement vulnérables aux séismes. Elle a plaidé pour l’adoption de nouvelles méthodes permettant de prédire les dommages potentiels et de renforcer les structures sans compromettre leur authenticité.

La professeure Naima a également souligné l’importance de cette conférence pour les doctorants. Ces derniers, à travers leurs travaux de recherche, pourraient contribuer à l’innovation dans ce domaine. Une fois diplômés, ils pourraient même créer des entreprises spécialisées dans l’application de technologies modernes pour la préservation du patrimoine, offrant ainsi des solutions concrètes et économiquement viables.

L’université de Blida : un pôle d’excellence

Cette conférence positionne l’université Saad-Dahleb de Blida comme un acteur clé dans le domaine de l’architecture et de la préservation du patrimoine. En mettant l’accent sur les dimensions économiques, sociales et culturelles du patrimoine, l’université joue un rôle central dans la formation de nouvelles générations de chercheurs et de professionnels capables de relever les défis contemporains. L’événement a également permis de renforcer les collaborations internationales, notamment avec la Turquie, un partenaire stratégique dans ce domaine.

Perspectives pour l’avenir

La première conférence internationale sur la vulnérabilité du patrimoine marque un tournant pour la recherche et la pratique en Algérie. En combinant expertise locale et internationale, cet événement ouvre la voie à des initiatives futures visant à protéger le patrimoine architectural tout en intégrant des solutions durables et innovantes. Les discussions et les travaux présentés lors de ces deux jours à Blida devraient inspirer de nouvelles recherches et des projets concrets pour sauvegarder l’héritage culturel algérien face aux aléas sismiques.

En conclusion, cette conférence illustre l’engagement de l’université de Blida et de ses partenaires à préserver un patrimoine qui, au-delà de sa valeur historique, constitue un pilier de l’identité nationale et un levier pour le développement durable.