Blida - Tamazight de l'Atlas blidéen

Le tamazight de l'Atlas blidéen (en berbère : TamaziÉ£t n Waá¹­las abliá¸￾i/amÈ›ici, est la variante berbère parlé par les berbères de l'Atlas blidéen ou mitidjien qui est la partie central de l'Atlas tellien.

Aire géographique :

Principales aires berbérophones du Nord-Est de l'Algérie, dont celle du tamazight de l'Atlas blidéen au niveau de l'angle supérieur gauche.


Idem, Nord-Ouest de l'Algérie, Blida est dans le coin supérieur droit.
L'aire géographique de cette variante du tamazight, s'étendait, avant la colonisation française, à partir des versants et piedmonts nord et sud de l'Atlas blidéen ainsi que les extrémités nord de la plaine de la Mitidja

Langue :

Le tamazight de l'Atlas blidéen/mitidjien est une langue berbère à tendances plutôt zenète et qui se rapproche notamment du chenoui parlé à l'Ouest dans la région de la Dahra, cependant certains traits, fortement présents dans les dialectes les plus orientaux, le rapprochent du berbère zaouaoua de Kabylie.

Par le passé, le tamazight de l'Atlas blidéen, semble avoir été une sorte de passerelle (continuum) entre le kabyle et le chenoui car le tamazight de l'Atlas blidéen occidental semble plus avoir été influencé par le chenoui que du tamazight de l'Atlas blidéen oriental.

La principale différence entre le tamazight de l'Atlas blidéen et le chenoui réside surtout dans la prononciation du [k] et du [c] (prononcé "ch") ou du [g] et du [j]. Certains mots du chenoui prononcés avec [c] ("ch") et [j] sont prononcés dans le tamazight de l'Atlas blidéen avec [k] et [g/ǧ] (tout comme en kabyle). Un exemple, la négation :

"Il ne marche pas" : Ur yeggur k, en tamazight de l'Atlas blidéen / Ur yeggur c, en chenoui :
Il y a également certaines différences dans le lexique qui rapprochent le tamazight de l'Atlas blidéen plus du kabyle que du chenoui.

Exemples :

"Égorger" : zlu en tamazight de l'Atlas blidéen et en kabyle / É£res (prononcé "ghress"), en chenoui
"Demain" : azekka en tamazight de l'Atlas blidéen et en kabyle / ayecca (prononcé : "ayechcha") en chenoui
Lexique[modifier | modifier le code]
Le tamazight de l'Atlas blidéen/mitidjien possède des termes qu'on retrouve uniquement dans l'Atlas blidéen, des particularités et même des variantes en son sein d'une confédération à une autre.

Mots propres à l'Atlas blidéen :
Exemple :

Français singulier (graphie latine) pluriel (graphie latine)
Figue ṯurṯiţ ṯurṯaṯin
Mouton aɛelluc iɛellac
Dos imerẓi imerẓawen
Particularités[modifier | modifier le code]
Le "É£" (prononcé : "gh") final d'un verbe conjugué à la première personne du singulier a tendance à disparaître. Exemple :

"Je désire" : xsa (khssa) à la place de xsaÉ£ (khssegh)
Utilisation immodéré du son "È›" (prononcé "ts"). Exemples :

"Le lait des vaches" : akefay n țfunasin
"L'eau de la fontaine, de la source" : aman n țala
"La laine des brebis" : taá¸￾uÈ› n È›ullaṯin
L'annexion "w" (prononcé : "oua") devient excessivement "bw" (prononcé : "boua"). Exemples :

"une meule de paille" : annar bwalim
"un sac de semoule" : ṯackarṯ bwaren
"un jour de vent" : ass bwaá¸￾u
"une motte de terre" : aqliɛa bwaḵal
"un arc-en-ciel" : ṯisliṯ bwenẓaṛ

Variantes :
Exemple des variantes du tamazight de l'Atlas blidéen :

"Brebis" : ṯulliț, en parler des Ayṯ Ṣaleḥ / ṯixsi, en parler des Ayṯ Miṣra.
"Donne-moi (qqch) !" : eḵf-iyi !, en parler des Ayṯ Mesɛud / uc-iyi !, en parler Ayṯ Ṣaleḥ.
Aujourd'hui[modifier | modifier le code]
Le tamazight de l'Atlas blidéen est toujours parlé et préservé chez les descendants des confédérations tribales de l'Atlas blidéen comme les Aït Saleh, établies sur les hauteurs de Blida, les Aït Missera, établies dans la région de Hammam Melouane et chez les Aït Messaoud, établies dans l'extrême-nord de la wilaya de Médéa.

Selon des témoignages de la population locale, la régression du dialecte a commencé pendant la révolution algérienne, lorsque l'armée française avait déplacé les habitants vers des camps de concentration et s'est poursuivi pendant la décennie noire, suite à l'exode des populations. Le brassage avec la population arabophone a, également, contribué à l'abandon de l'utilisation du dialecte


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