Blida - Parc et sites naturels, zone humides

Blida : Chréa - Un havre de paix reconquis


Blida : Chréa - Un havre de paix reconquis


Mokhtar Kedada - Publié dans Horizons le 02 - 10 - 2010

La ville de Chréa s'est réadaptée rapidement à ses habitants et visiteurs après quelques années de désertion provoquée par le terrorisme.


Aujourd'hui, ce mauvais cauchemar vécu par les montagnards n'est devenu qu'un lointain souvenir et dont la mémoire même refuse d'évoquer. Chréa s'est redorée le blason et est redevenue plus que jamais un pôle d'attraction touristique qui attire même des investisseurs étrangers (Américains). Les quelques habitants de cette localité qui ont fui leurs maisons sous la menace des terroristes ont non seulement regagné leur fief depuis que les éléments de l'ANP ont investi le territoire, mais ils sont aussi bousculés par des citadins qui veulent s'implanter dans cette ville. Pour leur part, les autorités locales veillent au grain pour préserver les atouts de Dame Nature et éviter l'avancée du béton. «Nous sommes tenus de faire respecter l'aspect environnemental de l'endroit pour le protéger de toutes les menaces que l'homme peut provoquer», tient à faire remarquer le SG de l'APC de Chréa. Selon lui, le mont de Chréa s'est repeuplé, il y a longtemps par les familles qui ont fui leurs maisons sous la menace des terroristes. Beni Ali, un endroit qui constitue la première station avant d'arriver sur les hauteurs de Chréa est habité par quelques familles éparpillées dans une immense vallée. Visiblement, en ce début de l'automne, les montagnards commencent à collecter du bois et l'amasser dans les granges pour faire face à un hiver rigoureux. Les cheptels broutent librement, Hamid et son vieux père irriguent une petite parcelle de terrain après l'avoir cultivée : laitue et autres légumes. Ce jeune de 35 ans se souvient d'avoir échappé à la mort en sauvant toute sa famille empruntant avant l'aube les sentiers battus et les terrains escarpés pour se retrouver après des heures de marche au pied de la montagne. Pour se venger de lui, les terroristes lui ont brûlé sa grange, sa maison et volé ses moutons. Le jeune homme ne veut plus évoquer ces années de braise car l'avenir est beaucoup plus important pour lui. Huit années après avoir reconquis leur terre, Hamid et sa famille baignent dans une vie calme et sereine. Du haut de la montagne, il contemple le beau paysage de la ville de Blida. «Je ne changerai pas cet endroit pour tout l'or du monde», dit ce citoyen qui avoue avoir bénéficié d'une aide de l'Etat pour préserver et redynamiser son activité.

L'ETAT ENCOURAGE LES AGRICULTEURS
La direction de l'agriculture l'a renforcé avec deux vaches laitières, quelques chèvres et moutons. D'autres aides sont prévues en matière de matériel agricole pour agrandir son terrain d'exploitation. Le flux quotidien que connaît la ville de Chréa a contraint les autorités locales à procéder à des travaux d'assainissement, de soutènement de terrains, de désherbage et surtout de goudronnage des 18 km qui relient la ville de Blida à Chréa. La ré-exploitation de la station du téléphérique a permis d'atténuer la circulation sur la route de Chréa surtout les week-ends où on enregistre l'arrivée des milliers de gens qui viennent des wilayas du centre. Cette reconquête populaire de la ville de Chréa a encouragé aussi les propriétaires des chalets d'y retourner et rouvrir leurs «biens». Chréa est aussi un refuge merveilleux pour les estivants, notamment les amoureux de la montagne, de la forêt et de l'air pur. L'hôtel «Les Cèdres» géré par un privé ne peut pas accueillir les nombreux visiteurs de Chréa. La seule consolation réside dans le pique-nique sous l'œil vigilant des services de sécurité surtout durant les week-ends et les jours fériés. Les Blidéens, en famille ou par groupes de jeunes randonneurs, comme les amoureux de la nature, fréquentent les après-midi les massifs boisés de Chréa pour profiter d'une relative fraîcheur à l'ombre des cèdres et des châtaigniers. «Chaque été, je viens en famille passer des semaines à Chréa pour profiter de l'air vivifiant de la montagne et apprécier les beaux paysages qu'offre ce site», confie El Hadj Tahar, un ancien moudjahid et habitué des lieux depuis les premières années de l'Indépendance. Des amoureux de la nature organisent aussi des randonnées dans l'autre versant de la montagne de Chréa. Ils sont nombreux à parcourir des kilomètres dans des endroits où l'homme n'a pas mis les pieds depuis plus de vingt ans. Enfin, des tournois de rallye en MotoCross sont souvent organisés à Chréa où les
«fous» des deux roues exhibent leur savoir-faire. Certains vont jusqu'à louer une chambre ou un endroit dans la grange pour passer la nuit chez des familles habitant dans des zones isolées. Cette pratique a incité les autorités locales à encourager et redynamiser le tourisme de montagnes en sensibilisant les montagnards à opter pour cette forme de «business». Plusieurs projets sont inscrits dans cette station touristique qui tient à préserver son statut de zone protégée et reconnue mondialement pour ses arbres de cèdres, châtaignes et autres espèces végétales.



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