Blida - Revue de Presse


Crèche ou assistance scolaire ? De plus en plus nombreuses, des enseignantes à la retraite se convertissent au métier de tutrices de jeunes enfants dont les parents s?inquiètent un peu trop hâtivement de leur devenir scolaire alors qu?ils n?ont pas encore atteint l?âge d?être scolarisés. Quelques-unes de ces femmes, formées à la vieille école, comme elles le disent elles-mêmes, se rencontrent en ville pour échanger leurs jeunes expériences de prise en charge des enfants en âge préscolaire, ( 4 à 6 ans) et leur inculquent pendant deux ou trois heures quotidiennes les rudiments de l?expressions orale et écrite dans les deux langues en usage dans les écoles primaires du pays. Mme Khedidja, 56 ans, a en charge la préparation de six enfants : « Je n?ai pas voulu prendre plus, afin de ne pas me retrouver dans l?ambiance scolaire. » Elle leur recherche des activités ludiques, les entraîne à la maîtrise du trait en dessin et en écriture, les initie aux formes des lettres et leur inculque les premières notions de calcul : « J?essaie de les préparer à un bon premier contact avec le monde de l?école, et je me recherche moi-même sur le plan pédagogique pour cette tranche d?âge. » Cette mère de famille possède derrière elle trente années d?enseignement dans le premier cycle et considère que le jeune écolier algérien s?impose trop de temps pour la télévision, négligeant dans une large mesure le contact avec la chose écrite : « J?informe les parents dès le départ que mon enseignement se base sur l?écrit et que l?enfant aura tout le temps de s?adonner aux jeux et au contact avec la télévision avant et après son passage chez moi. » Cette méthode - ou cette approche - de l?enseignement est la caractéristique de plusieurs de ces anciennes enseignantes converties à l?encadrement de miniécoles maternelles. Mme Hassiba H., ayant à sa charge un total de quinze enfants sur une semaine, a adopté le même type d?enseignement à la lumière de son expérience personnelle : « Ma propre fille était incapable de rédiger toute seule son mémoire de fin d?études universitaires de par sa faiblesse à l?écrit ; le constat m?avait scandalisé sur le moment parce que je croyais qu?elle était bien prise en charge à travers le contenu des programmes des différents cycles d?enseignement pendant que j?étais personnellement absorbée par ma profession ! » Aujourd?hui, quelques-unes de ces femmes d?un certain âge occupent des espaces de leur demeure dans les cités de Blida pour inculquer à leur manière et avec l?accord des parents de ces enfants un certain type d?enseignement. Bousnina R., inspecteur d?enseignement aux premier et second cycles, considère que ces méthodes, non institutionnalisées, demeurent à l?appréciation des parents et que le volume horaire - deux à trois heures quotidiennes étalées sur quatre à cinq jours dans la semaine - ne peut être considéré comme un surmenage et qu?il faut attendre de voir les répercussions dans le circuit scolaire pour pouvoir se prononcer distinctement. Le laboratoire national continue ses expérimentations sur des modèles ou échantillons dociles.


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