Blida - Coutumes et Traditions Diverses

Algérie (Blida) - Foire des roses: Préservation du patrimoine floral local


Algérie (Blida) - Foire des roses: Préservation du patrimoine floral local


La ville des Roses abrite, comme à chaque saison printanière, la foire aux roses et différentes plantes ornementales. Avec une cinquantaine d’exposants au cœur de Blida, à la place de la Liberté et au boulevard Laichi, plus précisément, cet événement joyeux prendra fin officiellement le 10 mai prochain.

«Il se pourrait qu’il y ait une prolongation, en fonction de la demande des exposants et des clients», précise Djamel Boumaza, élu à l’APC de Blida.

Mais il est toutefois regrettable que cette manifestation ne soit pas une occasion de rendre hommage à ces femmes et hommes de la ville des Roses ayant contribué à la préservation du patrimoine floral local.

Parmi ces personnalités, on cite Kheira Kardjadj, dont le nom restera, certes, figé dans la mémoire de beaucoup de «vieux» Blidéens amoureux de notre riche patrimoine matériel et immatériel, mais méconnue auprès de la nouvelle génération. Khalti Kheira, comme aimaient l’appeler ses voisins et ses connaissances, s’est éteinte il y a quinze ans, à l’âge de 62 ans.

Cette dame, au dynamisme débordant et le sourire quasi présent, était surtout connue pour son amour pour les fleurs, sa maîtrise de la technique ancestrale de la distillation de l’eau de rose, la préparation des sirops contre la toux et des pommades à base de plante médicinale provenant des hauteurs de Blida ainsi que l’organisation de qaâda à la blidéenne. Un vocabulaire vernaculaire et un savoir-faire spécifiquement de la région dont elle détenait les secrets de la dose, du tact, du doigté et de la manipulation. N’ayant pas eu d’enfants, tante Kheira a aimé tous les enfants de son quartier à Bab El Khouikha.

Quand l’opportunité se présente, elle n’hésitait guère ni devant l’effort ni devant les moyens pour dessiner sur les visages innocents des chérubins de la joie et de la gaieté. Elle n’hésitait pas à leur offrir des fleurs ou des gâteaux, histoire de leur faire plaisir et de leur apprendre les traditions ancestrales.

Aussi, elle participait à la célébration de tous les événements traditionnels de notoriété familiale dans sa ville, comme elle a pris part à une douzaine d’expositions à travers le pays. Elle a même obtenu des félicitations, des diplômes mais surtout des encouragements à coups de paroles épatantes.

A l’occasion d’un mariage, à l’avènement du Ramadhan ou l’organisation d’une opération de circoncision et tant d’autres manifestations, Kheira a toujours été présente dans le détail et dans le fond de la mémoire populaire locale pour pérenniser parmi la jeune génération les rites de la tradition.

Aujourd’hui, Kheira est partie à jamais, et, avec elle, toute une encyclopédie de savoir-faire traditionnel qui risque de s’estomper sous les décombres de l’oubli si les autorités locales ne font pas d’effort pour perpétuer un patrimoine légué de génération en génération... mais qui se heurte à une mondialisation préjudiciable pour notre identité et savoir-vivre.

Aujourd’hui, quinze ans après sa mort, elle mérite un hommage... surtout que lors de son enterrement, aucun officiel n’était présent... et que son nom commence à s’effacer...

Photo: La foire des fleurs est une occasion pour célébrer l’arrivée du printemps. H. Lyes

Mohamed Benzerga

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