Batna

Le cinéma entre bourdes et folklore




L'on savait que le court métrage était le parent pauvre du cinéma, en Algérie c'est criant de vérité. Ironie du sort et au comble du ridicule, c'est bel et bien un festival de court métrage de surcroit qui l'aura le mieux démontré ces derniers jours.La deuxième édition du festival international du film d'Imadghassen, qui a débuté, le mardi 10 mai au soir, à Batna pour se poursuivre jusqu'à aujourd'hui, aura montré, en effet, preuve à l'appui, que le court métrage et les réalisateurs du court métrage ne valent pas grand-chose, en tout cas, pas de quoi pour être «célébrés»...En France, par exemple où des milliers de réalisateurs de courts métrages sont invités au festival de Clermond-Ferrand, ces derniers sont la principale attraction du festival.
Les auteurs des films sont reconnus comme des cinéastes à part entière dans le monde. Or, à Batna, on préfère plutôt célébrer les comédiens des feuilletons télé du Ramadhan... Cherchez l'erreur! Là, où le bât blesse c'est que, non seulement les réalisateurs algériens de ce genre cinématographique n'ont pas été invités, mais pis encore, le film d'ouverture qui était programmé n'a tout simplement pas été projeté, faute de... temps!
Les bourdes et les négligences
Une bourde monumentale! La cérémonie qui a mis plus d'une heure de retard a choisi de rendre plutôt des hommages aux artistes arabes invités ainsi qu'aux comédiens algériens tels Ahmed Benaïsa, Biyouna, Ahmed Rachedi, Lydia Laârini et Hassan Kechache.
On n'omettra pas de signaler le temps fou perdu à passer sur le tapis rouge.
Le festival s'est aussi rappelé des artistes algériens disparus ces deux dernières années à l'instar des frères Saïd et Mohamed Hilmi, Yamina Bachir Chouikh, Blaha Benziane, Mohamed Hazim et Rym Ghezali. Soit! Mais lorsqu'il s'est agit de présenter au public de Batna ce tres beau bijou cinématographique qu'est «Il reviendra», le court métrage de Youcef Mahsas, les organisateurs n'ont pas jugé utile de le projeter... pis encore, le festival omettra même d'inviter son réalisateur, y compris ses deux principaux comédiens, à savoir Souha Oulha et Slimane Benouari. Ce dernier est censé aussi figurer dans un long métrage, «Abou Leïla» d'Amine Sidi- Boumédiène qui, non seulement n'a pas été invité, mais n'était même pas au courant que son film etait programmé, y compris, «La vie d'après» d'Anis Djaâd...
Le mépris sans égal de ce festival envers les réalisateurs de courts métrage est aussi d'autant plus affiché quand on sait que l'Algérie regorge de grands cinéastes de courts métrages qui ont participé à de grands festivals internationaux de cinéma dans le monde et on reçu de prix. Pourquoi ne pas inviter par exemple Sofia Djama ou encore Faycal Hamoum pour ne citer que ceux-là qui ont pris part au grand festival de Clermont-Ferrand' Et d'ailleurs pourquoi ne pas avoir songé inviter le directeur de ce même festival et le présenter en grande pompe au public' Pourquoi ne pas avoir organisé une conférence ou une table ronde sur le court du court métrage, de son écriture, à sa fabrication et son économie'
Où est la logique'
En clair, pourquoi ce festival censé être consacré au court métrage a préféré mettre en avant plutôt des comédiens qui n'ont,disons-le franchement, rien à voir avec le cinéma....si ce n'est pas pour ameuter alors le public'
Une démarche malsaine qui s'apparente au racolage. D'aucuns se demandent, d'ailleurs, quel est le rapport entre les Kader Djeriou, Mostpha Laribi pour ne citer que ceux-là avec le court métrage' Bien évidemment, loin de dénigrer ces comédiens, on aurait aimé aussi voir sur le tapis rouge et y compris sur scène nos grands cinéastes algériens à la place de Beyouna, qui même si c' est une excellente comédienne, n'a rien à voir, encore une fois, avec le court métrage. D'aucuns se demandent quelle est véritablement la logique d'un tel festival qui met surtout en avant les tenues vestimentaires de la région, fait sa promotion à travers d'innombrables sorties touristiques sans trop s'attarder sur le cinéma et ce, en criant au manque de budget! Car il s'agit bien d'un festival de cinéma que l'on veuille ou pas et ce, malgré toutes les images glamour et de récréation qui inondent les réseaux sociaux.
À rappeler, en effet, que 29 courts métrages, représentant 24 pays, sont en course pour les dix prix prévus par le festival (scénario, réalisation, acteurs, montage, prise de vues...). La comédienne Malika Belbey est la présidente d'honneur du festival.
Le jury est composé par l'actrice Imen Noel et les réalisateurs algériens Fath Rabia et tunisien Hamza El Ouni. À rappeler aussi que deux films algériens sont en lice, à savoir
«Tchabtchak Marikane» d'Amel Blidi et «La dernière marche» de Mohamed Nadjib Lamraoui (Algérie).
On leur souhaite alors bonne chance!
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