Déficit en capacités d'accueil, en marketing, en savoir-faire dans l'hôtellerie et la restauration d'un côté, image séduisante et reluisante d'un potentiel touristique encore vierge sur l'ensemble des régions de l'autre, tel est le paradoxe relevé par de nombreux animateurs et spécialistes du tourisme à Annaba.
Ce qui expliquerait, selon eux, la place de bon dernier qu’occupe notre pays sur le tableau des destinations touristiques dans le Maghreb et sur le continent.
Qu’ils soient du secteur public ou privé, leur constat unanime est que les responsables algériens ont tardé à réagir face aux mutations des marchés du tourisme avec l’émergence des pays de l’Est, aux mutations des techniques de prise en charge de ce secteur et à la réactualisation de la législation nationale.
«Ces mutations et législations ont été les grands bouleversements qu’a connus le secteur du tourisme à travers le monde. Chez nous, on continue de parler de tourisme standardisé. Nos responsables savent-ils que la tendance mondiale de ces dernières années est au tourisme personnalisé ?», s’interroge Mohamed Cherif Otmani, directeur de l’agence touristique «Otmani Tourism & Traverl Services».
Le doyen des voyagistes de Annaba, Mohamed Seghir Cadi, de l’agence «Medina Tour», abonde dans le même sens : «Une plus grande implication des professionnels dans les instances d’animation de ce créneau économique d’importance est nécessaire. Elle permettrait une meilleure coordination des actions à l’échelle régionale et locale.
L’Algérie n’a-t-elle pas acquis la réputation de réserver un très mauvais accueil aux touristes ?» C’est justement dans la perspective de se défaire de cette réputation et d’adhérer plus efficacement à la démarche qualité que le ministère de l’Aménagement du Territoire de l’Environnement et du Tourisme avait décidé, il y a près de deux années, de mettre à l’épreuve la volonté de faire mieux en termes de prestation de services des opérateurs exerçant dans le domaine des treize wilayas de l’Est du pays. Comment ? Par la conclusion de contrats d’engagement pour l’adhésion au Plan qualité tourisme algérien (PQTA).
Objectifs attendus du PQTA
L’objectif de cette démarche consiste essentiellement en l’amélioration de la qualité des prestations des établissements touristiques pour pouvoir s’aligner sur les normes et standards internationaux. Les établissements signataires du contrat en question feront l’objet d’audits internes confiés par la tutelle à des bureaux d’études spécialisés nationaux et étrangers.
L’objet de ces opérations d’audit est de suivre le taux d’application du PQTA par les opérateurs y ayant adhéré. Si le résultat s’avère probant, explique un responsable de la direction du tourisme de Annaba, un label qualité, assimilable aux normes ISO, sera consacré aux opérateurs retenus. Ce qui leur permettra de bénéficier de campagnes promotionnelles à la charge de l’Etat et ce, dans différents supports de promotion aussi bien au niveau national qu’international, ajoute-il.
Deux années après, rien n’a encore filtré sur le nombre d’établissements labellisés.
«A Annaba, par exemple, retenue au titre de wilaya pilote dans la nouvelle stratégie de développement du tourisme national de par son important potentiel de communication, infrastructures aéroportuaires, portuaires et ferroviaires, sa proximité frontalière avec d’autres pays, on ne sait toujours pas quels sont les établissements qui ont pu répondre aux objectifs attendus du PQTA», relève M. Otmani.
En somme, nos deux interlocuteurs considèrent que l’activité touristique est le créneau par excellence susceptible d’aider l’Algérie à se dépêtrer du tout-pétrole. Il suffit, selon eux, de considérer le tourisme dans les pays qui ont opté pour le développement du secteur pour constater aisément la dimension du rôle qu’il joue dans leur développement et son impact sur le plan macroéconomique et les effets induits sur pratiquement tous les secteurs d’activité.
Naima Benouaret
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Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Naima Benouaret
Source : El Watan.com du jeudi 28 juillet 2011