Annaba - Basilique Saint Augustin, Annaba	(Commune de Annaba, Wilaya de Annaba)


Saint-Étienne doit-elle financer une basilique en Algérie ?
La restauration de la basilique Saint-Augustin d’Annaba sera financée en partie (495 000 euros) par la Région Rhône-Alpes et la Ville de Saint-Etienne. « La laïcité est bafouée » dénonce une loge maçonnique de Lyon


Vitraux cassés, voûtes en bois menaçant de s’effondrer, eau de pluie pénétrant par les baies, cassées, du tambour du grand dôme : la basilique Saint-Augustin d’Annaba (en Algérie), joyau architectural construit en 1900, se dégrade irrémédiablement.

Pour assurer la survie de cet édifice, l’ADA (Association diocésaine algérienne), propriétaire, a lancé un chantier de restauration, d’un coût estimatif de 4 200 000 euros, auquel participeront la Région Rhône-Alpes (450 000 euros sur trois ans) et la Ville de Saint-Étienne (45 000 euros, sur trois ans également).

Le Conseil régional a validé (92 voix pour, 53 contre, 12 abstentions) ce financement lors de son assemblée plénière des 21 et 22 octobre 2010. À l’époque, une voix s’était fait entendre : celle de Jean-Pierre Taîte, conseiller régional d’opposition et maire de Feurs, pour lequel « la Région devrait aussi financer les travaux des églises de Rhône-Alpes ».

Le débat vient de rebondir avec un communiqué, signé début janvier par la loge maçonnique lyonnaise Eugène Varlin, selon laquelle « une nouvelle fois, des élus de la République ont manqué à leur devoir en décidant de financer la restauration d’un lieu de culte en violation de la loi du 9 décembre 1905, (...) Dans une République française qui se délite depuis de nombreuses années au détriment d’une société prise en otage entre le communautarisme et l’intégrisme financier, ces décisions entretiennent la confusion générale. Elles mettent en péril la République en bafouant la laïcité de nos institutions et de notre société ».

Face à ces accusations, Michel Royon, directeur de cabinet du maire de Saint-Étienne Maurice Vincent, se défend. « Nous entretenons un jumelage de plus de trente ans avec Annaba. Nous avons refusé de donner suite à une première demande, qui dépassait les 500 000 euros : la Ville de Saint-Étienne n’a pas vocation à financer, autrement que de façon symbolique, la restauration d’un patrimoine qui ne lui appartient pas. En revanche, au titre de nos relations étroites avec Annaba, nous avons consenti, comme l’a par exemple fait la Ville de Marseille pour la basilique d’Alger, une aide de 15 000 euros pour l’année 2011 ».

Farida Boudaoud, vice-présidente de la Région Rhône-Alpes déléguée à la culture et à la lutte contre les discriminations, invoque pour sa part le bien fondé de renouer des relations partenariales sur le volet culturel et patrimonial avec l’est algérien. « La Région intervient sur un lieu culturel et patrimonial menacé d’effondrement, et le justifie par ses liens avec l’état algérien : nous ne nous intéressons en aucune manière au culte qui y est dispensé, il ne peut être question ici de principe de laïcité ».

Conséquence concrète de cette collaboration : la vitrerie de Saint-Just sera partie prenante des travaux. Et un chantier école accueillera des jeunes rhônalpins.





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