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Mohamed Allal, commissaire du Festival international du film méditerranéen d’Annaba : »Nous voulons donner une véritable dimension internationale au festival »



Mohamed Allal, commissaire du Festival international du film méditerranéen d’Annaba : »Nous voulons donner une véritable dimension internationale au festival »
Le Festival du film méditerranéen d’Annaba (Annaba Mediterranean Film Festival, AMFF) est de retour après quatre ans d’arrêt avec le slogan « Nouvelle vision ». La quatrième édition aura lieu du 3 au 9 novembre 2023 au Théâtre régional d’Annaba Azzedine Medjoubi. Mohamed Allal, journaliste et critique cinéma, est commissaire du festival. Il livre à 24 H Algérie quelques détails sur la préparation de l’événement.

24H Algérie: Le 31 août 2023 est fixé dernier délai pour la réception des films proposés au festival. Où en est l’opération ?

Mohamed Allal: Cela fait plus de deux mois que nous avons ouvert l’inscription des films pour la participation au festival. Nous avons déjà reçu plus de 2100 films de plusieurs pays y compris en dehors de la région méditerranéenne. Nous avons constaté qu’il existe un grand intérêt pour la participation au festival alors que cette manifestation était à l’arrêt depuis cinq ans. Il y a un grand intérêt pour être présent dans un festival de cinéma en Algérie. Nous voulons donner une véritable dimension internationale au festival d’Annaba avec la sélection des meilleures productions et l’ouverture d’un débat avec des producteurs algériens et étrangers.


La valeur des récompenses a été revue à la hausse…

Oui. Le grand prix la Gazelle d’Or est doté de 15.000 dollars. L’ancien trophée portait le nom de Annab d’Or (Jujubier d’or). Nous avons opté pour une nouvelle appellation en hommage à une statue symbole du quartier historique » La Colonne » à Annaba. Nous avons constitué avec le directeur artistique du festival le comédien Hassan Kachach un comité pour visionner tous les films reçus. Il s’agit de dresser une liste finale des films devant participer à la compétition officielle du festival. La sélection sera remise au ministère de la Culture et des Arts pour le visa culturel.


En dehors de l’inscription électronique des films, vous avez pris attache avec des distributeurs. Pourquoi ?

Oui, nous avons contacté des distributeurs de pays méditerranéens comme l’Italie, Malte, la Slovénie, l’Espagne, la France, l’Egypte et autres pour qu’ils nous envoient aussi leurs productions, des films qui n’ont pas été inscrits sur notre plateforme. Nous en avons sélectionné quelques-uns. Nous nous sommes référés à des consultants étrangers qui nous ont aidé dans la programmation et le choix des films.


Et où en est la préparation du festival ?

Nous sommes à une phase très avancée de la préparation de l’événement. Nous établissons la liste des invités du festival ainsi que celle des jurys. Et nous préparons aussi les activités accompagnant le festival.


Avez-vous prévu des avant-premières durant le festival ?

Nous avons prévu quelques avant-premières, au moins trois dans la compétition officielle. Tous les films qui seront projetés au festival, le seront pour la première fois en Algérie (Algerian Premiere). Les films précédemment projetés en Algérie ne sont pas éligibles et les films ne doivent pas être disponibles sur une plateforme de streaming en Algérie, commercialement ou autrement. C’est l’une des conditions avant l’inscription. Aujourd’hui, il faut avouer qu’il est difficile d’obtenir des avant-premières mondiales. Dans notre région, des festivals contribuent directement à la production des films. Automatiquement, les avant-premières se font dans ces festivals en priorité. Tous les films arabes, présents à Cannes, seront projetés après à El Gouna (Egypte) ou Red Sea (Arabie Saoudite). Notre ambition est d’arriver à cela plus tard en matière de production.


Il reste que ce qui nous intéresse le plus est de présenter au public algérien des nouveaux films de qualité. Nous ne voulons pas reproduire le festival de Cannes. Certains établissent une convention avec ce festival pour reprogrammer les mêmes films dans leurs manifestations. Il est connu que les films retenus à Cannes répondent à certains critères, calculs et objectifs. Des films que notre public peut ne pas apprécier.



Quels sont les films algériens retenus pour le festival ?

Nous avons fait une demande au CADC (Centre algérien pour le développement du cinéma) pour qu’il nous envoie toutes les nouvelles productions. Nous voulons donner la chance à tous et aspirons à avoir une participation algérienne forte et de qualité. Ce qui est sûr est que les films algériens seront projetés en avant-première à Annaba.


Parlez-nous des ateliers de formation qui accompagnent le festival ?Nous élaborons un programme de formation, des master class et des conférences-débats.Nous voulons que la formation soit professionnelle. Aussi, avons-nous sollicité des établissements spécialisés comme l’Institut national d’audiovisuel de Ouled Fayet d’Alger (INSFP) et l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (ISMAS) de Bordj El Kiffan.


Nous avons mis à contribution aussi l’Association des producteurs de cinéma. Le festival ne doit pas être isolé, doit travailler avec les institutions et les entreprises du secteur privé à l’image de l’agence Wojooh (spécialisée en casting). En septembre prochain, nous allons faire des annonces sur la forme que prendront les ateliers de formation. Nous avons demandé à tous nos partenaires un programme académique et professionnel. Une équipe de formateurs, y compris étrangers, sera constituée pour encadrer les ateliers sur les métiers du cinéma (…) Nous voulons contribuer à notre manière à la volonté de l’Etat algérien de relancer l’industrie cinématographique.


Concernant les invités du festival. Avez-vous prévu la venue de stars, des têtes d’affiches ?

Oui. Je ne peux pas annoncer de noms pour l’instant. Il faut des moyens financiers pour avoir des invités de premier rang. Certains nous ont demandé, par exemple, 100.000 dollars pour accepter l’invitation. D’autres 75.000 ou 50.000 dollars. Notre budget ne nous permet pas de répondre à ces demandes. Nous utilisons nos relations pour faire venir des stars à Annaba sans contrepartie financière. Nous avons quelques confirmations. Et nous voulons que chaque film soit accompagné d’un comédien, d’un metteur en scène ou d’un producteur pour qu’il ait un vrai débat.


Quel est le nombre total des films qui seront en compétition au festival ?

Une soixantaine en tout. La compétition officielle comprend 15 longs métrages. Les autres compétitions sont celles du court métrage et du documentaire. Nous avons introduit une nouvelle compétition, celle du Sud de la Méditerranée (Southern Mediterranean Future Section) qui concerne les films produits en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le prix pour cette section est de 10.000 dollars. Il est de 5000 dollars pour la section court-métrage et de 10.000 dollars pour celle du documentaire.


Cette année, nous allons célébrer le cinquantenaire de l’obtention de l’Algérie de son premier Oscar (pour le film « Z » de Costa Gavras en 1969). Cette célébration devait se faire, il y a deux ans, mais retardée à cause de l’épidémie de Coronavirus et de la non reprise du festival.
C’est une manière de rattraper l’événement. Nous avons lancé des invitations à l’Académie américaine des Oscars (Academy of Motion Picture Arts and Sciences, AMPAS) pour qu’elle soit reçue en invitée d’honneur. Nous voulons qu’un représentant de cette académie soit à Annaba. Nous allons également inviter Costa Gavras (cinéaste franco-grec). J’espère que sa santé lui permettra de faire le voyage en Algérie. Nous avons également prévu des hommages durant le festival.



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