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Le souhait de Béji Caïd Essebsi


Le souhait de Béji Caïd Essebsi
Au début des années 1980 était lancée, sous l'impulsion des présidents de la République de l'époque, Chadli Bendjedid et Habib Bourguiba, la grande commission mixte algéro-tunisienne pour mettre en pratique un programme de partenariat économique appuyé entre les deux pays. Chaque année, celle-ci se réunissait à Annaba pour étudier, ébaucher et tracer les contours de ce qui se transformera carrément en une aide à la Tunisie voisine, à la faveur de l'embellie financière générée par la flambée du prix du pétrole (un pic de 42 dollars le baril en 1982).Les ministres de l'Intérieur des deux pays présidaient la grande commission, entourés des ministres concernés et des walis et gouverneurs frontaliers. Au-delà de l'entraide économique étaient également posés des problèmes spécifiques de part et d'autre de la frontière, touchant aussi bien les secteurs de l'éducation et de l'emploi que les litiges fonciers en matière d'exploitation des terres agricoles par les deux communautés.La bande frontalière algéro-tunisienne, longue de 965 kilomètres, possède la particularité d'abriter sur sa largeur (5 à 10 kilomètres de profondeur de part et d'autre) des populations des deux pays vivant quasiment en commun. Des villages et des hameaux algériens et tunisiens sont posés tout le long du tracé de la frontière, générant un brassage dense et une interpénétration de la vie socioéconomique.Pour des commodités de proximité, des enfants algériens fréquentent assidûment des écoles tunisiennes et vice-versa. Comme l'a indiqué le président Béji Caïd Essebsi dans l'interview qu'il a accordé à El Watan, il a souhaité qu'on accorde une attention particulière, «un traitement spécial à ceux qui vivent sur la frontière aussi bien Tunisiens qu'Algériens, car ces gens-là sont en réalité des Algéro-Tunisiens».Une carte d'identité frontalièreIl citera le cas de nombreux Algériens mariés à des Tunisiennes et de Tunisiens mariés à des Algériennes de part et d'autre de la frontière et dont les enfants fréquentent indifféremment les écoles des deux pays disséminées tout le long du tracé. L'idée de création d'une carte d'identité spécifiquement frontalière à octroyer à ces populations avait fait son chemin lors des travaux de la grande commission mixte afin de leur permettre de ne pas être en porte-à-faux avec la réglementation en vigueur en matière d'identification et de liberté de circulation.Des programmes de développement commun ont été planifiés et des projets ont vus le jour (unités manufacturières, cimenterie à Jendouba, usines de matériaux de construction, etc.) très suivis du côté tunisien par le Premier ministre de l'époque, Mohamed Mzali, dont Béji Caïd Essebsi était le ministre des Affaires étrangères avisé.C'est pour cela qu'ayant été à l'époque l'un des catalyseurs de la grande commission mixte, il tient aujourd'hui à c?ur à l'actuel président tunisien de venir sensibiliser les autorités algériennes sur l'impérieuse nécessité de relancer le concept de la fixation et du bien-être de ces populations, leur identification et le développement au possible de la bande frontalière. Car depuis les années 1980, les zones frontalières ont bien changé. Des fléaux sont venus se greffer à la précarité économique de ces zones.Par la force des choses, elles sont devenues le vivier de contrebandiers de tous acabits, minant les économies locales et risquant, à terme, si rien n'est tenté, de faciliter la mobilité d'un terrorisme transfrontalier. Le président tunisien, dans l'entretien qu'il a accordé hier à El Watan, a appelé de ses v?ux et sollicité ardemment l'aide de l'Algérie et son expérience pour lutter contre ce fléau qui risque de déstabiliser son pays.


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