"La date de la finale dépend de la Présidence"

Le ministre des Sports aborde différents dossiers de son secteurL'Expression: Monsieur le ministre, une semaine après votre dernier séjour au Caire où la CAF a finalement attribué la CAN 2017 au Gabon, que ressentez-vous réellement aujour- d'hui'Mohamed Tahmi: Sincèrement, je pense aujourd'hui m'être suffisamment exprimé sur ce qui s'est passé au Caire. D'ailleurs, dès mon retour, j'ai pris le soin d'animer samedi dernier une conférence de presse en présence de l'ensemble de la presse sportive nationale.En d'autres termes plus clairs'Maintenant, il faut plutôt dans l'immédiat concentrer tous nos efforts sur tous ces nombreux projets en cours de réalisation et futurs et dont le secteur que je dirige actuellement doit impérativement veiller au grain, notamment, concernant l'ensemble des stades de football visités par mes soins en compagnie de mon collègue de l'Habitat.Justement, au sujet de tous ces stades de football qui font actuellement l'objet de rénovation comme celui du 5-Juillet, ou bien qui doivent être en principe réceptionnés en 2016...La non-organisation par l'Algérie de la CAN 2017 ne va strictement rien changé à ce qui avait été déjà décidé auparavant. Tous ces stades de football et pas seulement celui du 5-Juillet, doivent être opérationnels dans les temps impartis, selon les échéances que nos actuels partenaires nous ont avancées. A ce titre, dès le mois de mai, le stade de Annaba fera l'objet d'importants travaux de rénovation, grâce à une enveloppe consistante. Une opération qui sera du ressort de la wilaya de Annaba et que nous allons superviser de manière régulière et soutenue.Concernant maintenant le stade du 5-Juillet et qui devra en principe être de nouveau opérationnel, à l'occasion de la finale de la coupe d'Algérie...Si tout se passe comme prévu, le stade du 5-Juillet sera en principe de nouveau ouvert au public, dès le mois de mai prochain, à l'occasion de la finale MOB-RCA. S'agissant maintenant de la date exacte de cette finale, tout dépendra de la décision que prendront à cet effet les services de la présidence de la République. C'est tout ce que je peux vous dire aujourd'hui.Pour rester dans le contexte footballistique, avant de passer à d'autres sujets, la violence dans nos stades de football continue de s'exprimer un peu partout. Un mot à ce sujet'Vous avez parfaitement raison de soulever une fois de plus ce problème qui est aujourd'hui un phénomène d'ordre social et face auquel de nouvelles importantes mesures vont être appliquées à l'avenir, grâce notamment à tout un arsenal juridique susceptible de sanctionner sévèrement les fauteurs de troubles. A ce titre d'ailleurs, la commission nationale de lutte contre la violence, déjà en place au niveau du ministère des Sports, s'apprête à mettre en place au niveau de toutes les wilayas, des commissions qui seront présidées par les walis. Ce problème concerne aujourd'hui au plus haut point l'ensemble des secteurs de l'Etat et aussi la société civile au sein de laquelle plusieurs associations contribuent à leur niveau dans la sensibilisation et la lutte contre ce phénomène, suite auquel la télésurveillance dans tous les stades des Ligues 1 et 2, sera effective au cours de la saison prochaine. A titre d'exemple, le stade du 5-Juillet est désormais doté d'un nombre très important de caméras de surveillance. De plus, maintenant que le décret concernant la création de comités de supporters, a été publié dans le Journal officiel, cela devrait permettre aux clubs de mieux gérer leur entourage immédiat et aussi identifier les fauteurs de troubles. Un cadre légal pour mieux protéger le club, grâce à un comité vigilant.Et au sujet du nouveau stade de Baraki'Au même titre que les futurs stades d'Oran et de Tizi Ouzou, celui de Baraki sera opérationnel en 2016 et permettra à la capitale de subir moins de pression. Il est temps qu'une ville comme Alger, soit dotée d'un nouveau grand stade de football, qui va certainement soulager celui du 5-Juillet. Cela est d'ailleurs valable pour d'autres grandes villes du pays, comme Sétif, Constantine et Tlemcen, où la construction de nouveaux stades dotés de pelouses en gazon naturel font actuellement l'objet de sérieuses études de réalisations. Il faut impérativement que nos stades de football soient désormais dotés de véritables commodités d'accueil. Cela contribuera dans une large mesure à la lutte contre la violence dans nos stades de football.Mais où en êtes-vous aujourd'hui avec le dossier des futurs stadiers'Justement, à partir du mois de mai, notre secteur va initier trois sessions pour former les futurs stadiers et qui seront encadrés par la direction de la sûreté nationale.D'ailleurs, à ce titre, nous avons demandé aux 32 clubs du championnat professionnel, de nous transmettre au plus vite la liste des personnes de leurs choix, susceptibles d'assurer cette fonction, dès la saison prochaine. Il va sans dire que tout ce travail se fait régulièrement en concertation avec la FAF et la LFP en charge du championnat professionnel.Et avec les autres fédérations sportives'Je peux vous assurer que plusieurs d'entre-elles, commencent peu à peu à recueillir aujourd'hui leurs derniers efforts consentis envers leurs sélections nationales respectives. D'ailleurs, ce n'est nullement par hasard si des disciplines sportives ont connu la consécration africaine, dans les catégories cadettes et juniors, comme cela a été le cas dernièrement pour un sport comme le Badminton et le tennis, comme par exemple la jeune et très prometteuse tenniswoman Inès Ibbou, championne d'Afrique au Caire. Mieux encore, l'Algérie a aujourd'hui un nouveau jeune champion du Monde des cadets en haltérophilie et qui avait déjà donné un premier aperçu de son talent en 2014, lors des derniers Jeux mondiaux de la jeunesse. Ce jeune Nouiri, originaire de M'sila, et qui s'est distingué de manière remarquable en épaulé, jeté et arraché, avait été pisté au cours des six camps de regroupement des jeunes talents, initiés par notre secteur et dont le dernier en date a regroupé durant les dernières vacances scolaires à travers plusieurs wilayas, pas moins de 500 jeunes, potentiels futurs champions. Et je pense très sincèrement que tous ces résultats qui ne font malheureusement pas l'objet de médiatisation, sont très appréciables et surtout très fructifiants pour l'avenir du sport algérien. Il existe aussi aujourd'hui d'autres disciplines qui peuvent nous procurer beaucoup de satisfaction à l'avenir.Vous prônez donc une nouvelle politique qui s'investit totalement dans les sélections nationales issues des jeunes catégories et que semblent avoir réellement adoptée beaucoup de fédérations sportives'Tout à fait. A ce titre, aujourd'hui 20% du budget octroyé à chaque fédération est consacré au suivi des jeunes catégories et qui bénéficient aussi de notre part de plusieurs stages ici, en Algérie, ou à l'étranger. Aujourd'hui, si notre pays souhaite réellement se distinguer au niveau mondial, le sport algérien devra à tout prix s'investir complètement au profit de tous ces jeunes talentueux athlètes, capables peut-être d'ici les Jeux olympiques 2024 de monter sur le podium. On ne peut plus tabler seulement sur les catégories seniors car, nous ne voulons plus imposer l'obligation de résultat immédiat, sans réels lendemains. Il faut plutôt renverser la tendance au profit de la base. Cela est devenu quelque chose d'incontournable aujourd'hui.Justement, en 2016 vont se dérouler au Brésil les Jeux olympiques. Votre avis sur la prochaine participation algérienne à ce grand rendez-vous planétaire'En principe, la participation algérienne se fera sur le tri et son nombre devra être identique et peut-être même moindre que celle des JO de Londres. Il faudra aussi que certains de nos athlètes soient réellement à la hauteur des minimas exigés par les JO.Et au sujet du futur siège des fédérations'Concernant ce prochain important édifice que nous avons prévu de construire derrière l'Ists et qui comportera pas moins de dix grands étages, nous allons très prochainement lancer un avis d'appel d'offres, pour ensuite étudier de très près l'étude du projet en question et dont les travaux de réalisation devront logiquement se faire en 18 mois, à partir de l'année prochaine. Un projet qui nous tient vraiment à coeur aujourd'hui, au même titre que les quelque 9000 projets que le ministère des Sports assure la responsabilité en matière de réalisation à travers tout le pays.Un dernier mot peut-être en guise de conclusion'Il est vrai que le football figure en permanence parmi les plus importantes préoccupations, au regard de son impact sur notre société. Mais le ministère dont j'ai la charge actuellement, doit aussi se préoccuper constamment de toutes les missions qui lui sont dévolues et qui doivent être menées à terme. C'est un travail qui requiert beaucoup de patience car notre pays continue de consentir aujourd'hui d'énormes efforts pour donner un nouveau visage au sport algérien, dans un contexte sportif de plus en plus exigeant. Pour conclure, notre pays a toujours eu pour principe de ne jamais piétiner l'éthique sportive. Il y va de sa notoriété.