Abdelaziz zerari expose au palais de la Culture : Entre tradition et modernisme

Depuis la première quinzaine du mois dernier, les activités culturelles du mois du patrimoine connaissent leur vitesse de croisière dans les somptueux espaces du palais de la Culture Moufdi-Zakaria. Le programme de ces activités est déjà au troisième événement. C'est ainsi qu'après la mise en valeur du champ de la région des Aurès, c'est au tour aujourd'hui, depuis quelques jours l'imposante exposition d'Abdelaziz Zerari dans une illustration magique de l'art de la Fetla. «Dans nos manifestations culturelles pour cette célébration du mois du patrimoine, nous programmons toujours une conférence pour marquer et promouvoir le thème de cet événement culturel», déclare Mme Mehadjia Bouchentouf, directrice du palais de la Culture. Aussi, cette nouvelle exposition qui se poursuit jusqu'au 12 mai 2011 est conçue selon cette ligne directrice, œuvres exposées suivi d'une conférence. L'inauguration de cette imposante exposition a eu lieu la fin de la semaine dernière. Un public nombreux était présent, on note particulièrement la venue de gens d'Annaba, région mise en relief dans cette exposition. Il faut dire, en effet que cette exposition sur la Fetla puise ses sources dans la ville d'Annaba. La création, la conception, les origines de la Fetla se regroupent dans cette ville d'Annaba. Abdelaziz Zerari lui-même, l'auteur de cette exposition est lui-même natif de ces lieux. Il nous fait découvrir les merveilles qu'a pu produire Annaba dans le domaine de l'art traditionnel de la Fetla. Ce passionné du patrimoine nous dévoile ainsi les facettes infinies de cet art ancestral. L'exposition des œuvres est remarquable par la quantité et la qualité. Concernant le premier point, jamais les espaces de la grande salle du palais de la culture n'ont abrité un tel nombre d'œuvres, toutes fascinantes et captivantes. L'observateur ne peut qu'admirer la finesse du travail réalisé. «Chaque œuvre demande un travail minutieux, s'étalant sur une durée de plusieurs semaines», précise Abdelaziz Zerari. Ces travaux sont réalisés en concordance avec son travail de conception et celui d'exécution par des artistes spécialistes dans l'art de la fetla. Dans cette exposition, chaque œuvre a son caractère personnalisé. Le génie créatif des auteurs de chaque œuvre laisse admiratif l'observateur. Cette création s'étale à  l'infini, sans limites. La multitude des tableaux qui se succèdent en témoignent. Chaque visiteur présent rêve de posséder une de ces œuvres dans son habitation. Le fil d'or de cette fetla illumine l'environnement, donnant l'impression d'un bijou précieux posé dans un écrin de velours. Le visiteur s'extasie encore une fois sur la variété des motifs mis en reliefs par des mains expertes. Il faudrait de très longs moments pour faire le tour de cette exposition qui surprend par sa grande envergure. Ici, il n'est pas possible de jeter un regard superficiel. Il faut prendre son temps malgré soi, fasciné par la magnificence de la finesse et de la délicatesse du travail réalisé. L'exposition d'Abdelaziz Zerari va plus loin, ne se limitant pas à  l'exposition seule de tableaux. Cet artiste engagé par l'illustration de l'art de la Fetla va plus loin en présentant des pièces rares, travaillées dans la fetla remontant jusqu'au XIXe siècle. Ainsi, il expose un caftan confectionné en 1896. Illustrant ainsi l'origine lointaine de cet art traditionnel. De plus, Abdelaziz Zerari étend cette présentation de la fetla à  divers objets domestiques, mis en lumière par le travail de cet art traditionnel. Dans cet esprit, il expose des meubles et des miroirs couronnés par le travail fin de la fetla. Pour ce grand artiste, cet art traditionnel se prolonge dans la vie spirituelle. Il lui donne ainsi une dimension complète du sens de l'art, associant création et spiritualité. Pour mieux illustrer cette conception, Abdelaziz Zerari a fait venir le jour de l'inauguration de cette exposition, une troupe d'Aissaoua, faisant communiquer par son esprit du non-visible la haute dimension de l'art de la fetla.