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Zone euro
La Banque centrale européenne pourra fournir des liquidités aux banques en cas de turbulences sur les marchés financiers après le premier tour de l'élection présidentielle en France ce dimanche, a déclaré Ignazio Visco, membre du conseil des gouverneurs de la BCE.Cette dernière sortirait en revanche de son mandat si elle s'efforçait de limiter une éventuelle hausse des coûts d'emprunt des pays membres de la zone euro, a ajouté le gouverneur de la banque centrale d'Italie. "Le problème porte davantage sur le long terme et concerne ce qui se passe sur les spreads mais cela dépasse le cadre des interventions monétaires", a dit Ignazio Visco en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.Les investisseurs craignent une qualification pour le second tour de la présidentielle en France de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon, voire des deux, car leurs programmes menacent à leurs yeux l'existence de la zone euro. Un tel résultat pourrait creuser les écarts de rendements (spreads) entre les dettes souveraines des pays membres de la zone euro à partir de lundi, ce qui pourrait mettre en difficulté certains Etats aux finances jugées plus fragiles comme l'Italie. Afin de soutenir l'inflation et l'activité dans la région, la BCE achète chaque mois pour 60 milliards d'euros d'actifs, essentiellement des obligations d'Etat sur le marché secondaire, mais les traités de l'Union européenne lui interdisent de financer directement des Etats. Ignazio Visco et son homologue de la banque centrale d'Autriche, Ewald Nowotny, ont dit que la BCE était prête à venir en aide aux banques en recourant à ses liquidités d'urgence via le mécanisme ELA, comme elle l'a fait pour les banques grecques. Ils se sont toutefois dits certains que cela ne serait pas nécessaire."S'il devait y avoir des problèmes de type liquidités pour des banques françaises en particulier, alors la BCE dispose de (...) ELA, mais nous ne nous attendons pas bien sûr à des mouvements spéciaux", a dit Ewald Nowotny à Washington. S'exprimant un peu plus tard au FMI, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a refusé de se projeter dans des scénarios post-élection et a jugé que les déclarations d'Ignazio Visco et d'Ewald Nowotny n'engageaient que leurs auteurs. Les banques françaises disposent actuellement de davantage de liquidités que nécessaire. Les données de la BCE montrent qu'à la date du 3 mars, dernier jour disponible, leurs réserves excédentaires auprès de l'institut de Francfort s'élevaient à 174 milliards d'euros. Pour Ewald Nowotny, l'"hystérie" autour de l'élection présidentielle en France est exagérée. S'exprimant à ses côtés, le ministre autrichien des Finances a prédit qu'une éventuelle panique sur les marchés financiers serait probablement de courte durée et que l'Eurogroupe n'y réagirait pas. "Si l'on se fonde sur les expériences du passé, cette réaction des marchés est très courte", a dit Hans Jörg Schelling. "Je ne pense pas qu'il y ait la moindre réaction de l'Eurogroupe." La BCE fixera au second semestre sa politique post-2017La politique monétaire de la Banque centrale européenne est fixée pour le restant de l'année et la BCE se décidera au second semestre sur son évolution au-delà de 2017, a déclaré Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de l'institut de Francfort. "Nous avons décidé pour 2017. Nous poursuivons les rachats d'actifs à un rythme ralenti et laissons en place la structure des taux", a déclaré le gouverneur de la banque centrale d'Autriche au magazine autrichien Profil. "Au cours du second semestre, nous allons alors parvenir à des décisions concernant la période au-delà de fin 2017." Ces propos font écho à ceux tenus par d'autres responsables de la BCE et vont à l'encontre du souhait émis par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, qui aimerait voir la BCE renoncer à sa politique ultra-accommodante comme a déjà commencé à le faire la Réserve fédérale aux Etats-Unis. Pour Ewald Nowotny, la comparaison avec la Fed n'est pas pertinente. "Les Américains sont de facto au plein emploi et ont un taux d'inflation proche de 2%. Dans la zone euro, nous avons un chômage d'environ 10% et une inflation qui commence seulement lentement à se redresser", a-t-il dit.
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