Zenasni Mohamed

«Pour nous, enfants colonisés de l'époque, le football était plus qu'un sport mais une arme psychologique pour montrer notre personnalité algérienne, notre conscience au mouvement du nationalisme», en ces mots a préludé l'entretien M. Zenasni Mohamed, un des grands et talentueux joueurs du club du quartier populaire hai Moulay Mustapha d'Aïn Témouchent.Malgré son âge de 78 ans, il garde sa mémoire d'un jeune enfant. Il a brillé par son talentueux jeu à 12 ans encore élève en école primaire. Alors il fut sélectionné en sélection de l'école aux cotés de ses coéquipiers algériens. Et comme il n?existait pas de club structuré, il a continué à jouer dans les champs avec ses congénères algériens du quartier.En 1953, le club Zidoria a vu le jour, Zenasni sans hésiter un instant, signa sa première licence en seniors. «Notre entraîneur à l'époque s'appelait Mokhtar, il nous a appris à jouer pour défier les Européens. Alors nous avions retenu la leçon. Malgré les circonstances, notre club a effectué plusieurs déplacements vers Oran, Sidi Bel Abbès et Tlemcen pour jouer et donner une très bonne prestation. Nous avions une coriace équipe formée des Merrakchi, Hfif, Horri, et autres. Le président du club, un riche colon se nommait Orséro.Depuis l'année 1954 à 1960, le Zidoria a été distingué à l'échelle de l'Ouest. Nous avons joué pour les couleurs nationales et jamais pour l'argent comme c'est le cas aujourd'hui». Zenasni a regretté la régression du football dans sa ville natale alors que c'était la terre du sport et du nationalisme mais il a souhaité une grande réussite aux guerriers du désert dans le prochain rend-vous footballistique africain de la CAN 2015 en Guinée Equatoriale. C'est l'année de l'Algérie.