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Zaki Hariz, président de la Fédération Algérienne des Consommateurs : «Ne mettez pas les vies des consommateurs en danger»



Les chauffages à gaz proposés sur le marché sont-ils conformes et respectent-ils les normes de sécurité 'D'abord, il faut connaître les caractéristiques du bon et du mauvais chauffage. Le premier problème, c'est le fonctionnement ou non du système de sécurité qui est intégré dans le chauffage qui représente sa garantie. Certaines marques, fabriquées localement, sont équipées de ce même système de coupure en cas de danger ; le fonctionnement permanent de ce système reste à tester après des années. Secundo, d'après nos constatations, la durabilité de certains chauffages à gaz n'est pas conforme.
Aussi, les commerçants se basent seulement sur le facteur prix pour attirer la clientèle. Pour cela, nous leur disons qu'il ne faut pas exposer la vie des consommateurs au danger pour faire fortune. Un chauffage de qualité ne coûtera pas 6000 DA, et ne fonctionne pas que 2 mois.
Concernant les critères de garantie qu'un consommateur doit chercher, il faut bien que le métal du chauffage soit conforme et résistant à la haute température qui dépasse les 200°. L'emplacement du chauffage joue aussi un rôle essentiel dans la sécurité des personnes. Pour cela, la vérification doit se faire à chaque saison hivernale.
Le feu doit être bleu, la consommation du gaz doit être ordinaire et le thermostat doit être vérifié. Et s'il le faut, le chauffage, même de bonne marque, doit être changé tous les 2 ou 3 ans.
Que se passe-t-il réellement sur le marché'
Pour ce qui est des marchés d'El Hamiz, d'El Eulma et autres, je vous dis que les vendeurs dégagent leur responsabilité en évitant de donner une facture aux clients. La fraude et l'évasion fiscales imposent la délivrance d'une facture.

Pouvez-vous nous donner encore plus de détails sur la commercialisation des appareils à gaz et les dépassements enregistrés en la matière'
La commercialisation de ce type de produit, comme pour plusieurs autres, n'est pas soumise à un contrôle approprié soit à l'importation, encore moins dans les marchés de détail tels que celui d'El Hamiz à Alger ou El Eulma à Sétif et autres. Il est vrai que lors du contrôle douanier, plusieurs étapes, particulièrement le contrôle documentaire, sont effectuées avant d'autoriser l'introduction de ce type de marchandises sur le territoire national. Mais la vérification, l'essai et le test a priori restent les étapes essentielles pour garantir et certifier un appareil qui fonctionne au gaz. Mais l'organe concerné par ce contrôle n'est pas encore opérationnel.
Il s'agit du fameux laboratoire national d'essais (LNE), qui devait avoir aussi plusieurs filiales sur le territoire national, notamment à Constantine, pour le contrôle des appareils à usage domestique, et qui n'a pas encore vu le jour. La mise en service de ce laboratoire a même été reportée à maintes reprises, même si les travaux de réalisation de sa direction générale, située dans la Nouvelle ville de Sidi Abdallah (Alger), qui a été entamée en 2008, sont complètement achevés.
Une seule équipe relevant du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE) qui est chargé de la réalisation du LNE est opérationnelle à Constantine pour vérifier les produits tels que les chauffages au gaz et autres, mais cette équipe ne pourra pas assurer le contrôle de tous les produits qui franchiront le territoire national.
Quelles mesures doivent prendre les autorités compétentes pour mettre fin à ces dépassements '
En premier lieu, les directions du commerce doivent faire leur travail au niveau local. Il faut renforcer le contrôle d'une manière solide. Les commerçants doivent travailler dans les règles de l'art. Pour ce qui est des chauffages importés, les autorités doivent vérifier en amont les origines et la matière de ces produits. Les importateurs doivent aussi assurer le service après-vente du produit importé, du moment qu'on ne peut pas le rendre au pays d'origine. Un chauffage défectueux, on ne reproche sa faille qu'à celui qui l'a mis sur le marché. Les producteurs locaux doivent eux aussi assurer le service après-vente en assurant surtout la disponibilité des pièces de rechange.
Le ministère du Commerce doit avant tout contrôler strictement le marché sur tous les plans. Pour cela, il faut élaborer des normes de sécurité applicables en Algérie. Je vous dis aussi que ce n'est pas seulement le ministère du Commerce qui doit intervenir pour organiser la commercialisation des appareils à gaz. La Sonelgaz doit faire un contrôle approprié pour la sécurité des citoyens et ce, par la vérification continue des installations.
Les Assemblées populaires communales sont aussi responsables en assurant le contrôle par leurs services techniques.
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