Algérie

Zahia B. : la double culture, un atout




C?est une Algérienne de Rouen, une Kabyle de Normandie, qui aime à la fois le français et l?arabe, le couscous et le camembert, Mouloud Feraoun et Emile Zola. Zahia B., 26 ans, de retour au pays depuis un an, voulait découvrir la terre d?où ses parents étaient partis, celle qui nourrissait leur imaginaire en France. Avoir une autre vision de l?Algérie que celle entrevue durant les mois de vacances près de Tizi Ouzou. Installée à Alger dans le cadre d?un volontariat international en entreprise (VIE), cette jolie brune ne regrette pas son choix. Elevée à l?algérienne au sein d?un environnement français, la jeune femme a toujours su faire un atout de sa double culture, faire de cette spécificité son fil conducteur. Elle a ainsi intégré une école de commerce, Euromed, à Marseille, fédérée autour d?un projet de part et d?autre de la « mare nostrum ». Objectif : travailler dans ce bassin méditerranéen qui fait le lien entre ses deux attaches, ses deux nations. En 2007, elle voit passer une VIE d?un an pour un poste de chargée de communication à l?Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA). « Cela me faisait passer un an ici, l?emploi me correspondait. C?était maintenant ou jamais. Je ne voulais pas fuir la France. Je voulais venais voir le pays de mes origines. La fille d?émigrés rentre donc au bled en février 2007. Elle rejoint la communication de l?Ecole supérieure des affaires en Algérie, un projet porteur de sens pour elle. L?institut est franco-algérien. Il forme des cadres localement afin d?endiguer la fuite des cerveaux, en partenariat avec les meilleures écoles de commerce hexagonales. Les premiers moments à Alger sont quasi-euphoriques : elle redécouvre ses origines, des valeurs, un sens du contact. Un pays en pleine métamorphose aussi. Au bout de quelques mois, les premiers couacs se font sentir. Avant, elle « rêvait » El Djazaïr. Elle se confronte à la réalité : « il y a pas mal de différences de culture, avec ce que je connaissais en France notamment au niveau de la place de la femme, du mode de travail. » Elle a l?impression de « devoir s?adapter pour des choses basiques ». Plus d?un an plus tard, Zahia a trouvé les réponses à quelques-unes de ses questions. Se considère comme un vrai mélange de cultures française et algérienne et assume sa dualité. Même si celle-ci peut se montrer inconfortable : « Les Algériens me classent en tant que Française, les Français en tant qu?Algérienne. » La Kabyle espère être gardée ici. « J?ai envie de continuer à m?investir dans ce pays. Je m?y sens bien, j?ai envie d?apprendre encore de cette société, d?y créer quelque chose. » En France, elle allait voir tout ce qui a trait à l?Algérie. Ici, elle veut garder un lien avec la France. Comme beaucoup, elle a un pied dans chaque pays. Et reste droite dans ses bottes.
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