Algérie - A la une

Yves Bonnet et la "main étrangère"



Yves Bonnet et la
Confirmation. On le savait déjà, un lobby anti-algérien existe en France depuis l'indépendance de l'Algérie. Mais lorsque c'est un ancien responsable des services de renseignements français qui le rappelle, cela prend forcément plus de poids aux yeux de l'opinion publique. Il s'agit du Français Yves Bonnet, ancien patron (1982-1985) de la DST (direction de la surveillance du territoire) actuellement Dgsi (direction générale de la sécurité intérieure). Il vient d'écrire un livre intitulé «La deuxième guerre d'Algérie» où il traite notamment de l'assassinat des moines de Tibhirine. La chaîne télé française TV5 l'a invité, lundi dernier, à un débat autour de son livre. Ce qu'il a dit est d'une pertinence absolue. D'abord, que suite à cette affaire, il attire l'attention sur «les relations entre l'église catholique d'Algérie, le gouvernement algérien et l'Etat algérien (qui) n'ont jamais été affectées... (comme) Il faut souligner l'attitude exemplaire de l'église catholique d'Algérie qui a su rester au-dessus du débat. Elle a voulu être algérienne et elle a parfaitement réussi». Ce qui écarte de fait toute implication de l'Etat algérien dans cet assassinat comme s'échinent à le faire croire depuis des décennies, plusieurs voix dans l'Hexagone. Bonnet a plus que raison de rappeler l'attitude de l'église catholique. D'abord par le soutien qu'elle a apporté aux Algériens durant la guerre de Libération nationale, soutien exprimé avec grand courage par le cardinal Duval, ensuite et cela pose le problème de savoir qui a «pris en charge» le sort de ces moines pour accuser l'Algérie. Et c'est là où l'ancien patron des services français évoque l'existence «d'un lobby anti-algérien», composé de «médias, particulièrement français...qui visent uniquement à faire de cette tragédie une sorte de machinerie algérienne». Il y met l'ancien Premier ministre, Alain Juppé, qui dit-il «avait clairement interdit aux services français de travailler avec les services algériens». Il ajoute que les services français ne l'ont «heureusement pas entendu» et ont toujours poursuivi leur coopération qui a toujours été bonne. Yves Bonnet note, dans la foulée, que les moines de Tibhirine n'ont pas été les seuls religieux catholiques à avoir été victimes du terrorisme en Algérie durant la décennie noire. Il en a compté 17 autres dont Monseigneur Clavérie tué à Oran. Ce qui suppose que l'assassinat des moines a été prémédité et conçu uniquement dans le seul but de nuire aux relations algéro-françaises. Ceci dit, on retrouve les traces de ce lobby anti-algérien, dans la levée de boucliers après la déclaration du président français, Emmanuel Macron, sur les crimes contre l'humanité commis en Algérie par la colonisation. Rapidement réduit par des membres du lobby en «crime contre l'humain». Cette déclaration de l'ancien patron des services français devrait donner a réfléchir à ceux qui, chez nous, se gaussent de l'existence de la «main étrangère» mais aussi inciter les élites algériennes à une vigilance accrue. L'ennemi est toujours embusqué!
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