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Youcef Yousfi appelle à modérer la consommation d'électricité en Algérie


Youcef Yousfi appelle à modérer la consommation d'électricité en Algérie
Le ministre algérien de l'énergie Youcef Yousfi s'inquiète de la chute des prix du pétrole, qui a perdu trente dollars depuis le début de l'année. Mais ce n'est pas son seul souci, il s'inquiète également de l'incapacité de la compagnie publique Sonelgaz à couvrir les besoins du pays en électricité durant les heures de pointe, ce qui l'oblige à recourir au délestage.
Le ministre algérien de l'Energie Youcef Yousfi a reconnu, mercredi, que la compagnie publique Sonelgaz est obligée de recourir au délestage aux heures de pointe, prenant ainsi le contre-pied des dirigeants de Sonelgaz qui soutenaient le contraire. Intervenant dans une émission de radio, M. Yousfi a indiqué que la consommation d'électricité en été augmenté de 30 pour cent entre treize heures et quinze heures, puis entre dix huit heures et vingt et une heures.
Les calculs traditionnels se basent sur une augmentation de la consommation de sept pour cent durant ces heures de pointe, alors qu'on atteint trente pour cent, ce qui constitue un chiffre impossible à couvrir et « oblige Sonelgaz à procéder à des coupures », a déclaré M. Yousfi, qui a appelé les Algériens à modérer leur consommation durant les heures de pointe.
Les coupures récurrentes d'électricité, dues à des pannes, au délestage ou au vol de câbles, ont été l'origine de nombreuses émeutes en Algérie. La compagnie Sonelgaz, mise en difficulté, a assuré à de nombreuses reprises que sa production était suffisante pour couvrir les besoins, et que le recours au délestage, qui consiste à couper l'alimentation dans certaines zones pour éviter un black-out général, est exclu. Les propos des dirigeants de Sonelgaz sont ainsi publiquement démentis par le ministre de l'énergie.
M. Yousfi a cependant indiqué que les investissements nécessaires sont engagés pour remédier à cette situation, mais qu'il faut du temps pour construire une centrale électrique. Du reste, a-t-il dit, l'augmentation de la consommation atteint 14 pour cent par an en Algérie, ce qui signifie qu'il faudra doubler les capacités de production en cinq ans. Ceci impose à l'Algérie des investissements « colossaux » de dix milliards de dollars sur cette période, avec en moyenne un milliard de dollars pour construire une centrale d'un gigawatt.
M. Yousfi a également exprimé ses inquiétudes en raison de la baisse des prix du pétrole. En quelques mois, nous avons perdu trente dollars par baril, ce qui signifie, pour l'Algérie, une baisse des recettes de vingt milliards de dollars sur une année, a-t-il dit. Il a toutefois indiqué que pour l'heure, il n'y a pas de réunion de l'OPEP prévue pour réviser les prix ou la production, qui accuse, selon lui, un excédent de deux millions de barils par jour alors que les stocks sont élevés et la consommation faible.
Cette baisse des recettes n'aura pas d'incidence sur les grands projets du secteur, a toutefois déclaré M. Yousfi. L'Algérie maintiendra notamment des projets gigantesques de l'ordre de quinze à vingt milliards de dollars chacun, l'un dans le domaine de la production des engrais, le second pour la construction de cinq raffineries. Les récentes déclarations du ministre des finances Karim Djoudi concernant d'éventuelles restrictions budgétaires concernent le budget de fonctionnement et non l'investissement, a dit M. Yousfi.
Des prix domestiques trop bas
Le ministre algérien a par ailleurs reconnu que les prix de l'énergie sont très bas, parmi « l'un des plus bas au monde », qu'il s'agisse de l'électricité, du gaz ou des carburants. Ce choix a été fait pour favoriser le développement, mais il est nécessaire de les réviser « graduellement », a-t-il dit, précisant toutefois que ce n'est pas une option dans l'immédiat. « Cette situation ne peut pas durer éternellement, mais ce n'est pas pour aujourd'hui » que les prix doivent être revus, a-t-il dit prudemment.
Il a rappelé que l'Algérie, qui a produit 110 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2011, n'est pas un grand pays pétrolier, ce qui lui impose de « gérer ses réserves de manière réfléchie ». Parlant des priorités du secteur, il a cité « l'augmentation du taux de récupération », « l'augmentation des réserves », et « la couverture énergétique à long terme » du pays.
Faisant le bilan du secteur de l'énergie en un demi-siècle d'indépendance, M. Yousfi s'est délivré un large satisfecit. Le secteur a rempli les quatre missions qui lui ont été confiées, comprenant la couverture énergétique domestique, le financement du développement, la contribution à l'industrialisation, du pays et la formation. L'électrification du pays, uns des grandes réussites du pays, atteint 98.7, a-t-il dit.
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