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« Yema » La décennie noire vue autrement



« Yema » La décennie noire vue autrement
Il est des films dont on ne cesse, tout au long de la projection, d'interroger sa montre. Si ce n'est pas un navet, loin s'en faut, puisqu'il décroche, en 2012, le Prix de la critique (FIPRESCI Award) au Festival de Dubaï 2012, force est de reconnaître au second long métrage, « Yema », de la grande réalisatrice Djamila Sahraoui, une trame qui cadre plus ou moins mal avec sa charge dramatique (les années noires du terrorisme islamiste) ainsi qu'une esthétique dont il ne faut pas passer outre la haute qualité. Projetée en pompe, cette semaine, par l'Agence pour le rayonnement culturel en partenariat (Aarc) avec le concours de l'établissement Arts et culture de la wilaya d'Alger dans le cadre « de l'animation culturelle de la ville d'Alger » qui se déroule depuis 24 janvier jusqu'au 18 février aux salles Ibn Khaldoun et Algeria, cette « grosse » production n'a pas drainé grand monde. Et pourtant, l'opportunité vaut bien le détour. Notamment pour les amateurs des films d'auteurs lesquels trouveraient, sans nul doute, matière à voir et à dire. Mais aussi en découvrant la réalisatrice, tenant, avec brio, le-premier rôle de cette brave femme Yamina, frappée de plein fouet par le terrorisme qui emportera son fils aîné - et chouchouté - Tarik, officier dans l'armée. Le drame est encore plus atroce lorsque c'est son autre fils, Ali, terroriste, contre qui elle porte ses soupçons. Flanquée sur une colline entre ciel et terre, elle tente tant bien que mal de cultiver, avec l'aide du Manchot chargée de sa garde, un bout de... terre. Film paisible, presque muet par la pauvreté des dialogues, genre qui semble réussir à la cinéaste en dépit de l'ennui que cela cause de temps à autre, pour un spectateur en quête de spectacle. Une chose est néanmoins certaine : c'est avec un ?il neuf, rompant avec les déjà vus, que la réalisatrice de « Barakat » décrit ces années de terreur qui ont failli basculer le pays dans le chaos. Née en Algérie en 1950, Djamila Sahraoui a étudié à Alger. Après des études de lettres, elle obtient le diplôme de l'IDHEC, section réalisation et montage. Elle a été par ailleurs lauréate de la Villa Médicis Hors les Murs. Elle a réalisé plusieurs documentaires récompensés dans divers festivals.




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