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Yazid Ouahib présente son livre à Tizi Ouzou : «Lalmas était un immense joueur»


Le journaliste-écrivain Yazid Ouahib a présenté, samedi à Tizi Ouzou, son livre Ahcène Lalmas, la légende, lors d'une vente-dédicace organisée à la librairie Cheikh Multilivres. La rencontre a eu lieu dans une ambiance chaleureuse et conviviale, en présence d'un public connaisseur.L'ouvrage de 400 pages, dont le prix a été fixé à 800 DA, relate la vie et la carrière sportive du meilleur footballeur algérien de tous les temps, Ahcène Lalmas, décédé le 7 juillet 2018.
L'ancien joueur du Chabab Riadhi Belcourt (CRB) et de l'équipe nationale a amassé les récompenses et les reconnaissances dans les classements. Il a été plébiscité, entre autres, meilleur joueur du siècle et meilleur buteur de l'histoire du championnat national, selon des sondages de la presse sportive nationale.
Lalmas compte également à son riche palmarès le titre du meilleur joueur-buteur de la Coupe d'Afrique des Nations (1968). On retiendra aussi qu'il avait marqué un but à Lev Yachine, le célèbre gardien soviétique.
C'était en 1964, à l'occasion d'un match amical contre l'URSS (2-2). «Lalmas est un cadeau du ciel. C'est Pelé, le Di Stéfano, le Stanley Matthews, le Férenc Puskas du football algérien. Aux premières heures de l'indépendance, il a illuminé le ciel du ballon rond en Algérie.
A 19 ans, son étoile était déjà au firmament. Il était de la race des joueurs qui ont écrit l'histoire du football dans le monde. Sa carrière a été une succession de réussites et d'affirmation d'un immense talent. J'ai eu le privilège de côtoyer cet homme, ce joueur au talent immense, aux côtés duquel j'ai partagé le meilleur de sa carrière. C'était mon idole et mon exemple sur le terrain et dans la vie.
C'était un joueur de génie, un joueur de décision, doté d'une intelligence dans le jeu exceptionnelle, capable à lui seul de changer le cours d'un match. L'homme était généreux, toujours à l'écoute des petites gens qu'il soulageait sans le crier sur tous les toits. Son nom restera gravé à jamais dans la mémoire collective du peuple du football dont il a été le digne ambassadeur durant toute sa riche carrière», note le préfacier du livre, Djilali Salmi, un autre enfant de la grande école du football du CRB.
Notre confrère reconnaît dans la préface qu'il n'était pas aisé de raconter la vie de cet homme qui a marqué l'histoire du football national, maghrébin et africain. Pour mieux vulgariser son parcours, l'auteur a jugé utile de fouiner dans l'enfance et la jeunesse du défunt footballeur. «L'ambition, le projet d'écrire un livre sur ce footballeur hors norme ne pouvait s'accommoder de l'économie d'une plongée dans sa vie depuis sa naissance.
Cette tranche de sa vie me paraissait importante, pour ne pas dire capitale, afin de mieux saisir son parcours, sa vie, ses idées. Pour cela, j'ai essayé d'aller chercher dans la première partie de sa vie de gosse et d'adolescent pour mieux cerner l'homme», précise-t-il. Pour Yazid Ouahib, écrire un livre sur Ahcène Lalmas est une idée qui lui hantait l'esprit depuis bien longtemps.
Le niet à Bouteflika
«Le joueur a fasciné des générations de passionnés de football. Ecrire un livre sur lui n'est pas exercice aisé. C'était un immense joueur et raconter son histoire était une ?uvre difficile et en même temps belle. Difficile parce qu'il fallait plonger dans son passé, celui de sa famille et de sa fabuleuse histoire avec le ballon rond (?)
Ecrire sur ce fabuleux joueur est un devoir vis-à-vis de l'homme et du joueur qui nous a quittés le 12 juillet 2018 à l'âge de 75 ans, mais aussi des générations de supporters et amoureux du football qui n?ont pas eu la chance et le bonheur de voir évoluer sur un terrain de football ce grand joueur», lit-on dans l'avant-propos. L'auteur a relevé que Lalmas «n'a jamais renié ses principes et ses idées. Il a vécu et il est parti avec. Sa destinée, il l'a tracée dès le départ.
C'est pourquoi il m'a semblé important pour cerner le personnage de fouiner dans sa vie et les premiers pas dans le football de celui qui allait devenir le plus grand joueur qu'a enfanté le football algérien depuis l'indépendance (1962)».
Lors de sa rencontre à Tizi Ouzou, l'auteur du livre a rappelé des histoires réelles décrivant la personnalité de Lalmas, dont ce niet cinglant infligé à Bouteflika qui l'invitait à une cérémonie. En décembre 2006, Ahcène Lalmas reçoit Belkhadem, alors ministre d'Etat auprès du président de la République, venu lui remettre une invitation à l'occasion du dîner qu'il organise en l'honneur du footballeur Zineddine Zidane qui est son invité à Alger.
La réponse de Lalmas est aussi sèche que cinglante, rapporte Yazid Ouahib (page 299) : «Monsieur Belkhadem, je n'ai pas l'habitude de sortir le soir. Une fois que je rentre à la maison, je ne sors plus jusqu'au lendemain. Mais pour être franc avec vous, je vais vous dire le fond de ma pensée. Je ne viendrai pas. Faire tapisserie n'est pas dans mon éducation ni dans mes habitudes.
Si je comprends bien, c'est par la grâce de la présence de Zidane au palais présidentiel que le président m'invite. J'aurais souhaité que le président respecte tous les Algériens et plus particulièrement les sportifs comme il le fait avec Zidane. Rendez-lui son invitation et dites-lui que Lalmas ne viendra pas. Je mange bien chez moi et lorsque je suis invité quelque part, je prends soin de vérifier où je vais poser les pieds et qui je vais trouver.
Je viendrai volontiers dîner avec lui lorsqu'il organisera une cérémonie qui le concerne directement, comme par exemple son mariage», rétorque Lalmas au messager du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Selon l'auteur, Amar Ezzahi a vécu la même situation quelques mois avant sa disparition.
A Bouteflika qui lui proposait, via ses émissaires, une prise en charge dans un centre hospitalier à l'étranger, le chanteur du chaâbi répondit : «Remerciez le président de ma part, et dites lui que je n'ai besoin de rien. Je me porte mieux et je continuerai à me soigner en Algérie.»


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