Y a-t-il un langage simple et accessible'

Le gaz de schiste, une richesse naturelle qui dérange...Depuis 2012, les populations du sud de l'Algérie manifestent des signes de mécontentement et les évènements au Sahel n'y sont pour rien.Les manifestations de In Salah à propos du gaz de schiste ne sont qu'un épisode d'un long processus de mécontentement au Sud. D'ailleurs, quelques mois auparavant c'était Ghardaïa qui s'embrasait même si d'autres villes n'ont pas échappé au phénomène.La grande crainte des autorités était visible dès 2012 suite au changement intervenu au Mali. Il y a eu ensuite une action des terroristes armés grâce à l'arsenal libyen ainsi que les revendications des Touareg.Ces deux phénomènes pouvaient très bien se propager à l'Algérie et c'est ce que les autorités redoutent.Pour riposter le gouvernement tient à souligner qu'il prend en compte les préoccupations du Sud et la création de nouvelles wilayas est un aspect visant le règlement de l'ensemble des problèmes auxquels étaient et sont confrontés de nombreux chefs de gouvernement et surtout ministres de l'Intérieur comme Zerhouni, Ould Kablia et actuellement Belaïz. Tous ont initié des tournées dans le Sud pour écouter les doléances des citoyens. Puis c'est l'ensemble des wilayas frontalières qui ont été aussi au centre du plan d'action du gouvernement.Les tensions au Sud mais également dans la majorité des wilayas montrent clairement qu'il y a un déficit d'intermédiation sociale et politique crédible entre l'Etat et les citoyens.Le président de la République a donné instruction depuis la fin de 2014 afin que les ministres expliquent à la population les enjeux économiques du pays.D'ailleurs, le ministre de l'Habitat s'est livré hier à cet exercice à la Télévision nationale après la prestation du Premier ministre depuis quelques jours par le même canal. Auparavant le débat était biaisé, y compris sur le gaz de schiste.Les plateaux de télévision ont contribué à une pollution du paysage médiatique et tout le monde devient par enchantement expert en énergie. Pourtant, c'est un sujet complexe qu'il s'agit d'analyser avec précaution avec des données techniques, économiques et géostratégiques. C'est cela la base d'un débat serein loin de toute manipulation vis-à-vis des populations du Sud. En outre, tous les Algériens doivent avoir un aperçu objectif sur le sujet et la société civile doit entendre un langage simple et accessible. Des experts indépendants connaissant le secteur doivent s'exprimer et animer des débats contradictoires. Rien ne sera ainsi imposé sans dialogue car c'est une méthode totalement dépassée.Le plan adopté par le gouvernement en matière de communication en 2015 peut sembler le plus adapté à la situation actuelle.Sinon ce seront les télévisions captées par parabole qui se chargeront de la propagation du discours sur le gaz de schiste et même sur la sécurité dans le pays.D'ailleurs, les décisions stratégiques sur l'énergie relèvent de la Sécurité nationale. Il y a même un Conseil national de l'énergie créé par décret présidentiel le 19 avril 1995.Le Conseil se réunit périodiquement sur convocation du président de la République et dont le secrétariat est assuré par le ministre de l'Energie. Il est composé des ministres de la Défense nationale, de celui des Affaires étrangères, de l'Energie et Finances tout comme le gouverneur de la Banque d'Algérie.Le Conseil national de l'énergie est chargé d'assurer le suivi et l'évaluation de la politique énergétique nationale à long terme, notamment de la mise en oeuvre d'un plan à long terme destiné à garantir l'avenir énergétique du pays. Il détermine surtout un modèle de consommation énergétique en fonction des ressources énergétiques nationales et des engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays.