Algérie

Xavier David. Architecte : « Notre-Dame d’Afrique aux influences byzantines »



Après la rénovation de la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille, Xavier David, architecte et historien d’art, a pour mission de restaurer Notre-Dame d’Afrique à Alger. Après une semaine de réunions de travail dans la capitale, il fait le point sur les travaux.


 Qu’est-ce qui vous a frappé en découvrant Notre-Dame d’Afrique pour la première fois ?
 J’ai d’abord été étonné par son insertion naturelle dans la ville, liée à son architecture et à ses couleurs. Ce n’est pas un édifice posé là, artificiellement, suite à un accident de l’histoire. En levant les yeux, j’ai été surpris par son état de dégradation. Certaines parties, autour du dôme et des clochetons, sont fissurées dans des proportions inquiétantes. Si bien que l’an dernier, nous avons consolidé en urgence les deux clochetons dominant le porche pour qu’ils ne tombent pas sur les visiteurs.
 Quel est le calendrier des travaux ?
 Nous allons restaurer la basilique complètement, c’est-à-dire rénover les façades et les toitures, et consolider les superstructures : les quatre petits clochetons, le grand dôme et le campanile. Les travaux devraient durer trois ans et commenceront au premier trimestre 2007 avec la nef et le porche, côté mer.
 Allez-vous avoir recours à la main-d’œuvre algérienne ou étrangère ?
 Un appel d’offres international a été lancé, car il n’existe pas en Algérie d’entreprise spécialisée dans les monuments historiques. On se dirige vraisemblablement vers une collaboration franco-algérienne. Des maçons algériens seront formés à la taille de pierre et à la maçonnerie de monuments historiques. Beaucoup d’édifices ont besoin d’être restaurés à Alger. On le sent déjà dans le milieu de la culture. C’est inéluctable.
 Comparée aux autres édifices religieux d’Algérie, Notre-Dame a-t-elle une spécificité ?
 Elle est unique, car Jean-Eugène Fromageau, son architecte, appartenait au courant éclectique. Il mêlait à ses références, puisées dans l’histoire, une touche très personnelle. On retrouve donc dans Notre-Dame une influence byzantine (au niveau des coupoles et des demi-coupoles), une influence mozarabe (pour le campanile et son couronnement) et une thématique mariale puisqu’elle est dédiée à la vierge : une couronne d’étoiles autour du dôme, un rosaire, des boutons de fleurs...


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