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Wilaya de Bouira - La filière apicole en difficulté



Wilaya de Bouira - La filière apicole en difficulté
Plus de 40 % des ruchers ont été touchés par les dernières intempéries. Les apiculteurs de la région se plaignent aussi de la mévente de leurs produits.

Le développement de la filière apicole dans la wilaya de Bouira connaît un certain blocage en raison notamment de la mévente du produit. L’une des causes est qu’il n’existe aucun marché local, régional ou, encore moins national, pour permettre aux apiculteurs d’écouler leur production.

Aussi, pour pouvoir préserver leur activité, les professionnels de ce créneau se débrouillent comme ils peuvent, en patientant, par exemple, jusqu’à ce qu’une foire s’organise quelque part pour y participer et espérer rentabiliser leur activité.

Dans la wilaya de Bouira, c’est la deuxième fois qu’une foire de produits apicoles se tienne, après celle de 2010. Cette seconde manifestation commerciale est organisée du 28 février au 8 mars courant au centre culturel Mouloud Mammeri du chef-lieu de wilaya par l’association des apiculteurs de Bouira à laquelle une dizaine de producteurs prennent part.

La principale question qui taraude l’esprit des apiculteurs est comment vendre leurs produits mellifères.

«Notre sérieux problème c’est la commercialisation; nous sollicitons l’implication des autorités concernées afin de nous aider à écouler notre produit, tout en fixant éventuellement un prix d’achat raisonnable, tel qu’appliqué pour les autres produits agricoles, comme les céréales, par exemple, que l’Etat subventionne», estime un producteur de la région.

Akli Boukerrou, un apiculteur de la commune de Bechloul, dira, lui, que vendre son miel est le seul moyen pour continuer à travailler.

«Si tu produis sans pouvoir vendre, tu finiras un jour par tout abandonner. Même les coopératives ne peuvent pas régler le problème de la mévente. Ainsi, le prix qu’elles proposent n’arrange pas les apiculteurs», ajoute-t-il.

À défaut d’un marché proprement dit du miel, des producteurs souhaitent voir s’organiser périodiquement des foires, et ce, plusieurs fois dans l’année.

«On aimerait bien que ces foires commerciales s’organisent fréquemment, en plus, pourquoi pas, un festival annuel de ce produit aux vertus nutritives et médicales indéniables», propose encore un autre apiculteur de Kadiria.

En outre, notre interlocuteur veut surtout attirer l’attention des pouvoirs publics sur les grands dégâts causés par les dernières intempéries aux cheptels apicoles à travers l’ensemble de la Kabylie.

«Des apiculteurs dans la région de Bouira ont perdu, selon des individus et des zones où ils activent, jusqu’à la totalité de leur cheptel apicole, d’où la nécessité de leur venir en aide», ajoute le président de l’association des apiculteurs.

Dans ce contexte, il affirme que plus de 40% du cheptel apicole dans la wilaya de Bouira ont été décimés par les dernières intempéries.

«Les apiculteurs touchés par ces dégâts nécessitent d’être indemnisés à hauteur, au moins, de 30% de leurs pertes en vue de relancer leur activité», indique notre interlocuteur.

Par l’organisation d’une telle foire», estime le président de l’association, «l’objectif est de faire connaître au consommateur le miel dans toutes les variétés produites à Bouira».

Ainsi, ajoute-t-il, «nous escomptons encourager à la consommation quotidienne du miel pour débarrasser dans l’esprit du citoyen la mentalité négative faisant croire que le miel est consommé tel un médicament, c’est-à-dire rarement».

De plus, des journées d’étude doivent être organisées au niveau de la chambre d’agriculture en vue de sensibiliser les apiculteurs sur notamment les maladies qui touchent les abeilles.

Par ailleurs, les professionnels de la filière mettent en garde le consommateur contre l’achat du miel proposé sur le «trottoir», dont la qualité n’est jamais garantie. Le prix raisonnable d’un kilo de miel ne dépasse pas les 3.500 DA.

Le nombre d’apiculteurs dans la wilaya de Bouira dépasse les 800 apiculteurs, avec un parc apicole estimé à 130.000 ruches, produisant en moyenne 5.900 quintaux de miel par an.

Ali Cherarak
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