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Washington se prépare à dévoiler son plan de paix



L'administration américaine se prépare à dévoiler son plan de paix au Moyen-Orient en début juin, un projet qualifié par l'autorité palestinienne de mort-né. Mardi, Jared Kushner, gendre et conseiller principal du président Trump, a indiqué à New York que la Maison Blanche allait révéler les détails de ce plan après le mois sacré de Ramadhan en déclarant que les deux parties palestinienne et israélienne devraient faire "des compromis difficiles".La date de juin a été choisie pour accorder le temps nécessaire au Premier ministre israélien pour former une coalition gouvernementale après les élections législatives d'avril. "Normalement, ils commencent par un processus mais nous avons fait l'inverse", a-t-il déclaré lors d'un forum organisé par Time Magazine, ajoutant que le plan en question serait une "proposition détaillée" et que les Etats-Unis devraient s'abstenir de parler du passé. Selon Kushner, le plan de paix américain vise à résoudre deux problèmes : "améliorer la vie des Palestiniens" et "rendre Israël plus sécurisé". Le conseiller du président Trump chargé du processus de paix au Moyen-Orient s'est abstenu de commenter si le projet américain prévoyait une solution à deux Etats tel que prévu par les Nations Unies. Selon le Washington Times, paru mercredi, cette question clé qui a constitué la pierre angulaire des efforts de paix américains au Moyen-Orient, a été expurgée du plan de la Maison Blanche. L'Information aurait irrité les dirigeants arabes, selon le même quotidien. David Friedman, l'ambassadeur américain à Tel Aviv qui fait partie de l'équipe ayant peaufiné ce plan, a vivement soutenu l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupé, une position perçue par les palestiniens et les pays arabes comme une fin de la solution à deux Etats. Le projet américain anticipe, par ailleurs, "un plan économique robuste pour toute la région", selon les révélations de Jared Kushner. L'administration américaine veut en effet tirer profit de la situation économique désastreuse dans les territoires palestiniens pour imposer son plan biaisé au profit d'Israël. La Maison Blanche est en train de mener d'intenses négociations avec les Etats arabes du Golfe pour les inciter à financer ce plan, selon les révélations de la presse américaine. Mercredi dernier, le nouveau Premier palestinien, Mohammad Shtayyeh, a accusé les Etats-Unis de déclarer "une guerre financière " contre le peuple palestinien, relevant que le plan de paix concocté par les Américains était "mort-né ". Dans un entretien accordé à Associated Press, Mohammad Shtayyeh, a affirmé que la communauté internationale, y compris les alliés de Washington dans le monde arabe, allaient se joindre aux Palestiniens pour rejeter le projet de Donald Trump qu'il veut présenter comme "l'accord du siècle". "Israël participe à cette guerre financière qui a été déclarée par les Etats-Unis. Le système dans son ensemble nous pousse à céder et à accepter une proposition de paix inacceptable", a déclaré Shtayyeh. "C'est un chantage financier, que nous rejetons", s'est-il indigné dans cet entretien. "Les Palestiniens ne sont pas intéressés par la paix économique. Nous voulons mettre fin à l'occupation. On ne peut apprécier la vie sous l'occupation", a-t-il enchainé. L'administration Trump a réduit l'aide américaine accordée aux palestiniens de plusieurs centaines de millions de dollars, mettant fin également à toute sa contribution à l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Dans le cadre de cette guerre économique, Israël a décrété des mesures de rétorsion financière contre l'autorité palestinienne qui ont privé les territoires palestiniens de plusieurs centaines de millions de dollars. L'économie palestinienne fait actuellement face à un choc budgétaire "sévère" en raison des restrictions aux importations et au transferts des recettes douanières imposées par Israël, a alerté la Banque Mondiale dans un récent rapport.
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