Algérie - A la une


Les fondamentaux de l'économie nationale sont toujours en berne avec notamment des déficits importants et une érosion préoccupante des réserves de change à moins de 90 milliards de dollars. Suffisant pour faire sortir la Banque d'Algérie de sa réserve pour appeler à des efforts plus francs en matière de réformes et d'ajustement économiques. Car à moyen terme, la situation financière du pays sera intenable, difficile, même avec le recours au financement non conventionnel: il y aura d'une part une baisse de plus en plus rapide des réserves de change, une hausse des déficits dont celui de la balance des paiements et une stagnation en volume des exportations d'hydrocarbures. Car la hausse des prix de l'or noir n'est pas accompagnée, dans le cas de l'Algérie, par une hausse du volume de brut exporté.En clair, les principaux indicateurs de l'économie algérienne resteront au rouge et la situation sera encore plus difficile avec l'autre problème, celui de l'érosion progressive des réserves de change. Ceci annonce pour les prochaines années le spectre de la cessation de paiement, si aucune solution n'est trouvée d'ici là. Un tableau de bord qui fait peur et qui a incité les responsables de la Banque d'Algérie à lancer un «warning» pour que le gouvernement prenne conscience des enjeux économiques du moment et de la période à venir. Car les données réelles sont glaçantes, avec un déficit de près de 8 milliards de dollars du solde global de la balance des paiements au premier semestre 2018, sans possibilité de le faire baisser, et des réserves de change d'un peu plus de 88 milliards de dollars à fin juin dernier.
Le Premier ministre, conscient du danger, est par contre favorable, comme le suggère la Banque d'Algérie, à des réformes structurelles, en profondeur, pour remettre à plat tous les indicateurs macroéconomiques. Mais, ce n'est pas si simple, car les réformes économiques, quel que soit leur objectif, ne peuvent être menées sans toucher au volet social, c'est-à-dire des compressions des effectifs, un gel des salaires, une restructuration ou un démantèlement des entreprises publiques déficitaires ou devenues un gouffre financier pour l'Etat. Et Ouyahia, qui a déjà mené en 1996 des réformes structurelles sur injonction du FMI, ne tient visiblement pas à revivre une si mauvaise expérience. Ce qui ne l'a pas empêché samedi à Zeralda de prévenir qu'«on ne va pas attendre de mettre un genou à terre et voir le FMI venir nous dicter ses conditions».
En clair, Ahmed Ouyahia compte mettre dans les prochains mois, même dans le sillage de la préparation de la prochaine élection présidentielle, ses «réformes» pour relancer l'économie nationale. Il a pris le soin cependant de prendre son parapluie lorsqu'il s'est attaqué au «populisme et la démagogie», adversaires des «réformes» et de la «privatisation». Ahmed Ouyahia, même avec sa casquette de SG du RND, avertit que ces réformes structurelles, mieux vaut les mener «tout en étant souverains dans notre pays». Le patronat, de son côté, a de nouveau rappelé au gouvernement ses promesses de libéralisation de l'économie, de libérer l'initiative et les investissements privés. D'encourager le partenariat public-privé. C'est également, et là c'est une nouveauté de taille, le même avis que la Banque d'Algérie qui estime que des efforts doivent être déployés pour mettre en place des réformes structurelles «pour libérer le fort potentiel de croissance de l'économie nationale et diversifier l'offre locale et les exportations de biens et services». En clair, donner sa chance au secteur privé dans le cadre de réformes structurelles qui feront du pétrole une ressource «additive».
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