Algérie

Vraie et fausses négociations



Il n'a jamais été autant question de négociation au Proche-Orientqu'en ce moment.Il y a celle publique engagée à Doha entre la majorité etl'opposition libanaises sous les auspices conjoints de l'émir du Qatar et de la Ligue arabe. Celle-ci s'estconclue par un accord entre les «frères ennemis», dont on veut croire qu'il valeur permettre de régler pacifiquement la crise politique qui paralyse le Libandepuis des mois. Il y aurait celle indirecte, dont les Syriens viennent defaire révélation, qui serait en cours entre eux et les Israéliens parl'intermédiaire du gouvernement turc. Celles enfin entre Palestiniens etIsraéliens, l'une officielle entre le gouvernement Olmertet l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, l'autre secrète, détournée, entreles autorités israéliennes et le Hamas par l'entremise de l'Egypte. Des Syriens,l'on a appris qu'Israël serait prêt à se retirer du Golan en échange d'unaccord de paix global avec leur pays. Israël réfute par contre avoir donné sonaval à une trêve avec le Hamas, et l'on est dans le brouillard concernantd'éventuelles avancées dans les tractations en cours entre Ehud Olmert et Mahmoud Abbas.Pour l'heure, la seule réalité tangible sous le ciel proche-oriental est cet accord interlibanais intervenu àDoha, dont la conclusion, en éloignant la menace d'une implosion du Liban, permetau monde arabe de se recentrer sur la question centrale qui nourrit le conflitdans la région, celle de la Palestine. Que des négociations israélo-palestiniennes soienten cours, ne doit pas pousser à l'optimisme, car il n'est pas du tout certainque l'Etat hébreu les a engagées avec l'intention de faire la paix avec lesPalestiniens et l'objectif de la création d'un Etat palestinien souverain etviable à ses côtés. Le gouvernement Olmert fait minede négocier avec les Palestiniens pour seulement redorer l'image passablementternie de l'Etat hébreu dans l'opinion internationale par le comportement de sasoldatesque à Gaza et en Cisjordanie à l'égard de la population. De toute façongagner du temps, c'est tout ce que le Premier ministre israélien recherche. Luiqui est au coeur d'un scandale national qui rend sa prochaine démission inéluctable. Ce n'est pas dans cette situation qu'ilprendrait des «décisions historiques» engageant son pays dans la voie de lapaix avec les Palestiniens ou encore avec la Syrie.Cela d'autant que le président américain, qui vientd'effectuer son ultime voyage en Israël et dans la région, n'a rien fait oudéclaré qu'il ait pris pour pression américaine le poussant à agir dans ce sens.Au contraire, Bush l'a conforté dans la conviction que les Etats-Unis sont auxcôtés d'Israël, qui peut de ce fait continuer à narguer la communautéinternationale en rendant impossible toute vraie négociation de paix avec lesPalestiniens et ses autres voisins arabes. Ce que le radical jusqu'au-boutisteBenyamin Netanyahou, que tous les sondages donnent comme futur Premier ministre, se chargerad'accomplir.
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