«Votre communauté est une communauté unique, et Je suis Votre Seigneur»

«Votre communauté est une communauté unique, et Je suis Votre Seigneur» L’Islam a toujours considéré la société comme premier responsable de l’union de ses membres, et garant contre tout relâchement des moeurs. L’individu est contraint, dans la communauté, à des usages et des comportements qui doivent être conformes à la volonté de tous ses membres, puisque, bon gré mal gré, il en fait partie et ne vit que par et pour elle. Le discours divin est venu confirmer cet état, en s’adressant non à l’individu, mais à la communauté en tant qu’entité indivisible. Tout ordre ou prohibition est destiné à 1’ensemble de la société. Ainsi furent les prescriptions dans le saint Coran et dans la Sounna. Le meilleur exemple en est la prière du croyant qui ne s’adresse à son Créateur qu’en associant dans sa prière tous ses frères: «C’est Toi que nous adorons, et c’est de Toi que nous implorons le secours». Il n’invoque pas la miséricorde divine pour lui-même seulement, mais il la sollicite aussi au profit des autres musulmans en disant «Dirige-nous dans le droit chemin». (1: 5-6) C’est en proclamant cette unité, que l’Islam a fait de la nation musulmane une société idéale.Dieu Tout-Puissant a dit: «Les croyants et les croyantes sont solidaires les uns des autres. Ils prescrivent le bien, proscrivent le mal; font assidûment la prière, s’acquittent de l’aumône légale et obéissent à Dieu et à Son messager. Ceux-là, Dieu leur fera miséricorde; Il est Puissant et Sage». (9: 71)«Soyez une communauté qui appelle au bien, commande les bonnes actions, et proscrit le mal. Ce sont ceux-là les bienheureux». (3: 104) «Votre communauté est une communauté unique, et Je suis Votre Seigneur. Soyez pieux». (23: 52) «Quiconque reniera le Prophète après que la voie du salut lui aurait été montrée, pour suivre un autre chemin que celui des croyants, celui-là nous l’égarerons davantage dans le sentier qu’il s’est choisi ; nous le livrerons à la Géhenne. Quel mauvais devenir». (4: 115)Le Prophète Mohammeda dit: «Que celui qui possède une monture de plus qu’il ne lui en faut en fasse aumône à celui qui n’en a point ; que celui qui possède de la nourriture plus qu’il n’en a besoin en fasse aumône à celui qui n’en a point». «Trois actes ne peuvent être ignorés de tout croyant : la fidélité dans le dévouement à Dieu, le bon conseil aux gouvernants musulmans, et l’attachement à ta communauté. Leurs prières les protègeraient de toutes parts». «Satan peut s’attaquer à une personne isolée ou à deux, mais point à trois». L’unité des sentiments, des objectifs et des moyens dans une communauté sont, en même temps que garants de la pérennité de cette communauté, des commandements de l’Islam; elles constituent les qualités du croyant. Pour que le musulman s’attache à sa communauté et pour que cette société fasse partie intégrante de la grande nation musulmane, formant ainsi une entité indivisible, forte de son union, Dieu a commandé la prière journalière en commun, et imposé à tous les habitants d’une cité le rassemblement pour la prière du vendredi, puis en plus grand nombre pour celle de l’Aïd, et enfin pour le grand rassemblement du pèlerinage qui unit obligatoirement dans un même lieu le plus grand nombre de musulmans. L’union est donc la seule voie pour réaliser la force et la victoire : «Obéissez à Dieu et à son messager, et évitez toute discorde, qui vous affaiblirait et entamerait votre courage». (8: 46) C’est ce même enseignement que nous retrouvons dans l’histoire d’un sage qui, à sa mort, conseilla à ses enfants la vertu de l’union ; il leur demanda de briser des lances de bois réunies par une ficelle. Devant leur impuissance, le sage défit la ficelle et les lances se laissèrent briser une à une sans effort. Le Sage dit alors: «Soyez unis, O mes fils, si d’aventure un malheur s’abat sur vous ; ne vous dispersez pas». «Des lances prises ensemble sont incassables, alors que séparées, elle le seront sans le moindre effort.»   Pr. Abdelwahab Tazi Saoud