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Voici l'ère de l'«aboubrisme»



Voici l'ère de l'«aboubrisme»
Les scandales se suivent et se ressemblent en Algérie. C'est en effet un été 2017 très dense, riche et fécond que sont en train de vivre les Algériens avec ces pugilats peu glorieux que sont en train de se livrer des pans entiers du pouvoir, de la nomenklatura et de ceux que l'on a vite appelés «oligarques», comme si la puissante Russie, avec toute sa civilisation, ses Lénine, ses Tolstoï et ses Soukhoïs, pouvait être ramenée à la dimension de notre pays à travers ce bras de fer de fourmis entre Tebboune et Haddad. Oui, un bras de fer de fourmis que ce tragico-dramatique conflit insipide et inutile entre un Premier ministre nouvellement embarqué, qui ne décide de rien sans consulter le Président, et un «homme d'affaires» et entrepreneur type «génération spontanée» dépositaire de projets financés par les banques du peuple, venu de nulle part, mais qu'on dit avoir le «bras long». Après donc avoir rabroué le président du FCE, le patron des patrons, et provoqué un conseil de guerre conjoint entre le patronat et la centrale syndicale, qui s'est curieusement alignée sur le «pouvoir de l'argent», voilà que le Premier ministre Tebboune convoque une réunion préparatoire pour la 12e tripartite. Il aurait même appelé en personne le président du FCE pour l'inviter à monter au Palais du gouvernement et prendre quelques loukoums accompagnés de thé au jasmin pour enterrer «la hache de guerre». Alors, quoi, la fin de la guéguerre ' Pas si évident, car le gouvernement version Tebboune veut séparer le bon grain de l'ivraie, mais dans l'intention seulement, car dans les faits, il se mêle les pinceaux et se déjuge. Sinon comment expliquer qu'il convoque une réunion de préparation de la tripartite au moment même où la tension est à son paroxysme entre les pouvoirs publics, l'Etat donc, et les milieux taxés comme étant le pouvoir de l'argent ' A tout le moins, Tebboune serait en train de faire marche arrière et chercherait un moyen, une occasion officielle pour recoudre les morceaux de son attaque frontale contre le «pouvoir de l'argent». D'autant qu'au vu des convoqués pour cette réunion du 30 juillet, il n'y a rien de nouveau, et c'est la grande déception: l'UGTA, qui s'est rangée du côté des patrons mais sans cracher dans la soupe populaire, le FCE et les autres organisations patronales.Là, Tebboune a encore montré que sa marge de man?uvre est pratiquement nulle, et qu'il n'a en fait aucun pouvoir de décision. Sinon comment expliquer, là aussi, qu'il n'a pas invité les syndicats autonomes, qui représentent près de deux millions de travailleurs, c'est-à-dire l'armée des fonctionnaires, ceux qui cotisent, alors que durant le discours de présentation de son programme d'action, il avait ouvert la voie, enfin prétendu, qu'il était pour un dialogue social très large et sans exclusive, et pour la séparation avec le pouvoir de l'argent. Depuis, ce beau discours devant les représentants du peuple, il ne reste plus rien. Que cette terrible vérité pour ceux qui cotisent aux caisses de sécurité sociale et paient leurs impôts, leurs factures d'électricité, de gaz, d'eau, de téléphone et ont rarement accès à des crédits pour relooker leur petite maison : les gouvernements se suivent et se ressemblent, ici. «El Hadj Moussa, Moussa El Hadj», donc à l'Est comme à l'Ouest, rien de nouveau. Seulement des épisodes désopilants d'une gestion catastrophique de la chose publique, sans remèdes efficaces contre le désespoir, la «harga», la malvie. Bref, il semblerait que les Algériens vont être les spectateurs et les victimes désignés d'une autre gestion des affaires de l'Etat et du peuple selon le désormais principe bien rodé de l»'aboubrisme».
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