Algérie

Vivre au dessus de ses moyens




Vivre au dessus de ses moyens
Le mois sacré de Ramadhan révèle bien des attitudes chez le consommateur algérien. La surconsommation est évidente. L'envolée des prix n'est pas tout à fait évidente. Pourtant, elle est fortement ressentie par des consommateurs dopés par la faim, la soif et avec des comportements qui frisent l'aberration parfois. Cette consommation effrénée ne semble pas avoir d'influence sur les capacités d'épargne des ménages. Car d'autres dépenses sont programmées comme les vacances et la rentrée scolaire qui ne saurait tarder. Cette situation est mal vécue uniquement par les bas salaires. Il est évident que le pouvoir d'achat d'une certaine catégorie d'Algériens est très bas. Les annonces d'aides et de «couffin de Ramadhan» sont là pour prouver que plus d'un million et demi d'Algériens ne peuvent faire face à certaines dépenses.Cette situation qui revient périodiquement ne pousse pas les pouvoirs publics à repenser les politiques de redistribution des richesses. Très peu d'employés échappent à l'impôt alors que les entreprises peuvent s'y soustraire de manière légale à travers différents dispositifs ou de manière illégale en alimentant le commerce informel. Ces situations provoquent quelques discriminations entre employés et employeurs. Mais aident les uns à augmenter une épargne et poussent les autres à rechercher d'autres sources de revenus.Ces recherches et ces comportements ne poussent pas l'Algérien à devenir entreprenant. On ne devient pas investisseur par le biais d'aides et de subventions. C'est toute une culture. C'est également toute une démarche et un apprentissage dès le plus jeune âge. La consommation modérée est aussi une question de culture. C'est également un apprentissage. Les bons mots et les belles paroles ne changeront rien à une situation que la politique sociale du gouvernement empire et étend à d'autres secteurs.Il serait bon, dans un élan commun entre gouvernants et gouvernés, qu'un peu de rationalité soit retrouvée. Moins de consommation, moins de dépenses, plus de production et plus d'épargne seraient les axes d'un nouveau programme économique. Un programme économique qui permettra de prendre en compte une réalité très aléatoire que cela soit pour le consommateur ou pour les décideurs économiques. Nous vivons au dessus de nos moyens, nous le savons et nous ne faisons rien. Ramadhan ou pas, la facture de ces politiques que cela soit au niveau micro ou macroéconomique sera présentée un jour. Il faudra, comme dans les années 1990, beaucoup de sacrifices pour pouvoir la régler.A. E.



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