Visite de 2 jours du président Bouteflika en Iran

Cinq accords seront signés à Téhéran Le président Bouteflika entamera aujourd’hui, en Iran, une visite officielle de deux jours (11 et 12 août), la seconde du genre depuis 2003. Cinq accords de coopération seront si-gnés par les deux parties. Les deux présidents aborderont le sujet ayant trait à la création d’un axe algéro-iranien qui sera le moteur de la construction d’un futur ensemble islamique. «Les pays musulmans ont beaucoup de capacités pour progresser et pour se transformer en une grande puissance économique. Ce genre de coopération est différent et connaît un grand obstacle. Malheureusement, on ne travaille pas de façon complémentaire, même si le désir existe partout. C’est un long processus difficile à mettre en place. Mais il faut un point de départ. L’Algérie tout comme l’Iran, en plus d’avoir un passé révolutionnaire et une culture civilisationnelle, peuvent poser la première pierre de cet ensemble économique. Les deux pays disposent de ressources matérielles (énergie, mines, agriculture, industrie et l’accès aux biens du monde), une culture riche et aussi des antécédents historiques jouent un rôle important. Les autres vont rejoindre le mouvement. «L’Iran est disposé à aller vers la constitution d’un tel ensemble», avait affirmé le président iranien lors de son séjour à Alger, au mois d’août 2007. Le président iranien était venu à Alger pour chercher à établir des liens bancaires, financiers, aériens et douaniers et relancer le secteur privé entre les deux pays. «Je suis déterminé à transférer notre expérience acquise dans tous les domaines économiques durant ces dix dernières années. Nous voulons établir une liaison bancaire le plus vite possible. La banque iranienne Sedarat constituera le fondement et la base entre les deux pays», avait-il ajouté. Quant à la signature de l’accord aérien, le président Ahmadinejad a estimé que «l’accord de base» a été obtenu de la part des autorités algériennes. De même que pour le montage de minibus, en «négociations finales», indique encore Ahmadinejad qui avait souligné que «les capacités de production de l’Iran (véhicules, minibus, ciment) sont à la disposition de l’Algérie». Ainsi, l’industrie du ciment sera renforcée par la création d’une usine conjointe, selon le président iranien. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont progressé de 38% en 2006 pour atteindre 9,5 millions de dollars, un volume qui représente uniquement les exportations iraniennes vers l’Algérie. Le volume global de ces échanges estimé à 25 millions de dollars en 2007, devrait atteindre 50 millions de dollars à fin 2008. A propos de l’idée de la création d’une OPEP du gaz par les pays producteurs de cette énergie, les deux présidents se sont déclarés «favorables à ce que ces pays coordonnent leurs efforts pour défendre leurs intérêts». En matière d’investissements, un accord de partenariat a été conclu pour la réalisation d’une unité de production de ciment en Algérie, pour un investissement de 220 millions d’euros, et la création d’une société mixte de fabrication de wagons. L’usine de ciment dont la part algérienne s’établit à 49% contre 51% pour la partie iranienne, devrait produire 1 million de tonnes de ciment annuellement. L’unité de fabrication des wagons sera réalisée à Annaba, dans le cadre d’un partenariat entre la société publique Ferrovial et une société iranienne. Une part importante de la production de cette unité est destinée à l’exportation, notamment vers les pays de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient, particulièrement l’Arabie Saoudite. A noter que cinq ministres accompagneront le chef de l’Etat dont le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, de l’Energie, Chakib Khelil, de la Santé, Saïd Barkat, de l’Enseignement supérieur, Haraoubia et du ministre de l’Habitat, Noureddine Moussa. Saïd Farhi