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Violents heurts à Constantine



Violents heurts à Constantine
De violents heurts ont eu lieu hier matin à El Gammas, cité populaire et populeuse située à la périphérie de Constantine. Plus d'une centaine de jeunes, manifestant depuis mardi en fermant la RN3 et le chemin de fer au niveau du quartier commerçant dit l'Onama, ont été délogés par les brigades d'intervention de la sûreté par la force. La réaction des manifestants a été violente.Ces derniers, pourchassés jusque dans les bâtiments surplombant l'Onama, ont répliqué avec des jets de pierres, rendant difficile la mission des policiers. Dans l'après-midi, environ 20 manifestants ont été interpellés chez eux et conduits au commissariat central. Les conséquences de la fermeture de cette route (axe névralgique reliant les wilayas du Nord à celles du Sud) ont été ressenties par les automobilistes qui ont souffert, pendant toute la matinée d'hier, d'embouteillages monstres. Les manifestants ont justifié leur action par de nombreuses raisons. Ils réclament la «libération» des logements sociaux dont ils ont été bénéficiaires, mais la distribution a été reportée plusieurs fois.En effet, des habitants d'El Gammas et des milliers d'autres citoyens de Constantine ont reçu, voilà une année et demie, des pré-affectations de logements sociaux mais les retards ont provoqué le désarroi des demandeurs. En dix années, la formule du logement social a été réduite à une portion insignifiante au profit de la résorption de l'habitat précaire (RHP). Un seul quota social a été distribué durant toute cette période, ce qui a fait exploser la liste d'attente.De plus, les familles constantinoises touchées par la crise suivent avec étonnement les opérations de relogement à Alger par exemple, sans pouvoir s'empêcher de commenter leur «désavantage» et la «malédiction» de leur wilaya. Les autorités locales sont tenues responsables de cette situation à cause du peu d'entrain manifesté devant les besoins pressants des citoyens et les nombreuses promesses non tenues, dont celle faite il y a quelques mois pour un relogement prévu pendant les vacances de printemps. En plus du problème lié au cadre de vie insupportable dans ce quartier, constat établi notamment par le wali actuel, Hocine Ouadah, les habitants d'El Gammas sont en colère, car ils sont exposés au danger de l'amiante dans les chalets qu'ils occupent depuis les années 1980.Fin du sursisCes chalets, au nombre de 2200, abritant 4537 familles, ont fait l'objet d'une étude de réhabilitation, remise fin 2012, et inscrite dans le cadre d'une opération d'aide aux habitants pour reconstruire leurs logements en dur. Chaque famille devait percevoir 700 000 DA pour la reconstruction, une somme revue à la hausse sur instruction du Premier ministre lors de sa visite à Constantine en juillet 2014. Or, ces promesses n'ont jamais été tenues et les habitants du quartier n'ont récolté que le silence des autorités.Les résidants de nombreux quartiers logés à la même enseigne ont manifesté des dizaines de fois leur colère vis-à-vis de la lenteur de l'opération de relogement. Le wali a dû envoyer des émissaires pour convaincre les représentants de ces populations à calmer le jeu et surseoir aux menaces de perturbation des festivités d'inauguration de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Le sursis est, semble-t-il, arrivé à terme et les dérapages sont là. A l'image de ce qui est arrivé à Annaba il y a environ deux semaines, Constantine risque l'embrasement et de sérieux dégâts à cause du logement. Avis aux autorités centrales.







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