Algérie

Violence dans les cités



L?insécurité s?installe Il ne se passe pas un jour dans les nouvelles cités implantées dans des quartiers supposés « irrémédiablement » chauds, sans qu?il soit relaté un cas de violence ! Agressions verbales, vols, bagarres et même un cas de suicide alimentent les discussions quotidiennes. L?enlèvement, la torture et le meurtre sont d?autres formes de violence non connues mais qui pourraient s?installer pour peu qu?on laisse faire. Les constitutions de bandes facilement, armées de poignards, couteaux, hachettes, bâtons, bombes lacrymogènes entrent dans le domaine du possible, lorsque les rondes de police sont absentes ou que des familiarités sont constatées avec les chefs de bande. « Et n?allez pas parler de politique d?infiltration de ces bandes par les services de sécurité pour obtenir des renseignements », dira un parent excédé. Un autre citoyen est obligé d?arriver en retard à son travail, parce qu?il doit accompagner et ramener ses filles des collège et lycée : « J?ai deux gentilles filles et je ne veux pas les perdre » dira-t-il. Traverser aux heures de pointe et à la tombée du jour dans certains quartiers et cités donne des frissons. Cette situation devient préoccupante avec une banalisation et l?acceptation de la violence, avec de plus en plus de zones de non-droit où certains gangs font régner leur loi et la terreur. Ainsi, la cité LSP des 96 Logements à Zabana, près de la cité Maramane, a été le lieu d?un drame où un gardien a été blessé à la tête avec un objet contendant et la guérite spacieuse à l?entrée pratiquement mise à sac, la barrière ne servant plus à rien. Un ouragan est passé dès la tombée du jour et des bagarres s?en sont suivies même après avoir fermé le portail d?accès de la cité, puisque les « envahisseurs » ont escaladé le mur de clôture à la recherche de celui ? le veilleur de nuit ? qui avait osé répliquer par des coups. Contacté, l?homme, avec dix points de suture et quinze jours d?incapacité de travail, affirmera qu?il se devait de protéger une jeune fille, objet de harcèlement jusqu?à la cage d?escalier de son appartement. Ce fut l?étincelle ! Les « renforts » des jeunes loubards arriveront très vite et même le père du jeune agresseur ne pourra faire cesser la bataille. « J?ai honte maintenant d?habiter dans le voisinage et je me dois de vendre la villa que j?ai construite et partir », dira ce père diabètique. Il veut empêcher l?arrestation de l?un de ses fils qui doit passer le bac dans quelques semaines : « Je sais qu?il va rater alors toute sa vie ! J?ai supplié même le père de la fille pour un éventuel pardon ». Celui-ci confirmera cependant le dépôt de la plainte et les voisins, regroupés dans l?association El Rochd de la cité, comptent se constituer partie civile. « La jeune fille est tout aussi traumatisée et sera marquée à vie », affirmera un voisin. Le président de l?apc, présent le soir du drame avec les éléments de la brigade de gendarmerie de Zabana, a fait la promesse de la prise en charge des réparations nécessaires devant l?entrée. Des fleurs seront plantées dans le terrain vague situé au milieu de la cité pour donner un semblant de vie communautaire, dans un voisinage fait de 200 logements sociaux, une autre cité LSP de 54 logements, une cité pour les enseignants, des villas et un douar ancien, soit quelque 5000 habitants. Pas de service de sécurité, une ancienne garde communale déplacée ailleurs, une brigade de gendarmerie qui a fort à faire dans les cités Benachour, 13 Mai, Ramoul, Maramane, le centre de Zabana et la cité illicite de Sidi Abdelkader. « La cité du 13 Mai devrait avoir à elle seule une brigade de gendarmerie pour contenir la violence », dira un enseignant.



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