Algérie - Revue de Presse

Violence à l?égard des personnes vulnérables


Un débat en attendant des mesures concrètes Les résultats de cinq enquêtes sur les violences domestiques, violences à l?égard des femmes, les mères célibataires et les enfants nés hors mariage, les enfants de la rue et les mutations de la cellule familiale, réalisées par le Centre national d?étude et d?analyses pour la population et le développement (CENEAP), montrent que les garçons de 11 et 15 ans sont plus sujets aux violences que les filles, alors que celles-ci en sont les premières victimes dès 21 ans et jusqu?à 50 ans. Rendues publiques hier lors d?une journée d?étude sur les violences contre les femmes, organisée à Zéralda, par le ministère délégué Chargé de la famille et de la Condition féminine, ces conclusions ont été expliquées par Nadia Attout et Nadia Kasi, cadres au CENEAP. Les conférencières ont noté que 42% des victimes sont illettrées, 29,8% ont un niveau d?instruction du primaire et 17,8% du cycle moyen. L?enquête a révélé que 54% des violences sont physiques. Le renvoi du domicile familial touche 25,81% des filles violentées, et 20,5% des garçons restent plus exposés au mauvais traitement que les filles. Les filles, quant à elles, deviennent de plus en plus sujettes à la violence entre 20 et 39 ans, puisqu?elles représentent 70% des victimes de violence. 75,1% d?entre elles ont le niveau des cycles primaire et secondaire, 18% sont illettrées et 6,9% ont un niveau supérieur. Elles sont dans 51,2% femmes au foyer, 33,1% mariées, 18% sans travail et 3,1% seulement sont célibataires. Les causes de ces violences, ont expliqué les chercheurs du CENEAP, sont dans 36% des cas liées aux problèmes familiaux, dans 32% des cas liées aux problèmes psychologiques, dans 21% des cas à des problèmes de santé (dont 6,3% à l?alcool) et dans 11% des cas liées à la situation sociale. Pour ce qui est des auteurs des violences, l?enquête a révélé que 50,9% des cas sont les époux et leurs victimes sont dans 71,8% âgées entre 40 et 49 ans. La catégorie de la tranche d?âge de 20 ans est dans la majorité des cas agressée par les voisins et autres personnes extra-familiales. L?autre volet aussi important est celui lié au phénomène de la violence chez les mères célibataires. Il s?est avéré que la catégorie des 21 et 25 ans est la plus concernée par les grossesses extra-conjugales, soit 23,6%. La tranche d?âge comprise entre 26 et 30 ans représente 21,3% des cas. Ces mères célibataires sont à 98,5% analphabètes. Plusieurs facteurs de vulnérabilité ont été mis en exergue par les spécialistes du CENEAP. Le plus important reste la déstructuration de la cellule familiale avec 43% des cas de filles-mères. Dans 13,4% des cas les mères célibataires sont issues de couples divorcés, dans 15,3% des cas orphelines et 13% elles-mêmes ayant été abandonnées par leurs mères. L?enquête a révélé que 75% de ces femmes n?ont pas d?emploi et 20,4% travaillaient avant la grossesse. Les conséquences de cette situation sont dramatiques pour les victimes. En effet, 46% d?entre elles se livrent à la prostitution. Le CENEAP a noté que 42% des mères célibataires ont affirmé avoir subi des violences physiques avant l?âge de 18 ans. De même que 36% de ces femmes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel, 21% sont tombées enceintes à la suite d?un viol et 28% se sont mariées par la Fatiha (mariage religieux). L?enquête sur les enfants vivant dans la rue a montré que l?échec scolaire est le facteur le plus important qui pousse ces derniers à fuir le domicile familial. Les violences familiales représentent 54,45% des causes de ce fléau. Les renvois du domicile représentent 50,9% des cas. La pauvreté représente 43,09% des cas, avec 47% des cas pour les garçons et 32% pour les filles. La violence, quant à elle, constitue 76,5% des cas, dont 78,7% concernent les garçons et 72% les filles. Ces chiffres laissent perplexe, mais lèvent le voile sur une situation qui interpelle toutes les institutions de l?Etat et la société civile. Tahar Hocine, expert et directeur des études au CENEAP, ainsi qu?El Hadi Makboul, directeur général de ce centre de recherche, ont expliqué que les mutations économiques et sociocultuelles ont été les principaux facteurs qui ont aggravé les violences à l?égard des personnes vulnérables en Algérie. Tous les deux, ils ont appelé à une stratégie d?action et de mesures pour lutter efficacement contre ce fléau.
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