Algérie - A la une


Ville en quartiers
L'urbanisme est en fleurs. Nos quartiers ont de très jolis noms. Il y a la très prisée houma, la bien nommée «Haï Ennakhil» les Palmiers. Des palmiers qui ne font pas «deglet nour» ni du «feggous». Des palmiers sans date à retenir. Un quartier résidentiel où se côtoient le vulcanisateur, le menuisier et le chiche-kebab.Haï El-Yasmine et ses senteurs qui gâtent le nez qu'on n'a plus. Haï El-Yasmine et ses bouquets de poubelles aux effluves des quatre-saisons. Une cité qui côtoie Haï Essabah où chaque matin l'enfance attend la nuit pour grandir. Haï El-Wouroud se fane et comme à toute fleur, le manque de civisme a flétri sa beauté. Haï El- Wouroud où, comme chaque cité, tout est «barreaudage». Haï El-Wourod où poussent des centaines d'antennes paraboliques comme des grosses oreilles à l'écoute de la moindre rumeur, la moindre nouvelle qui fera de la vie de ses habitants un printemps.Haï Ezzitoune, là, il y en a à tous les goûts. A tout l'égout élevage industriel de moustiques. Le zitoune vert kémia salée pour ces jeunes du quartier qui n'ont pour seul loisir que de faire tourner le verre plein de leur amertume. El kess idour, la tête aussi, pour partir vers le rêve, avant de se retrouver à l'ombre, au commissariat du coin, à «cuver du président». Il y a aussi le zitoune dénoyauté qu'on nous sert en tajine lors de mariages qui coûtent les yeux de la tête qu'on a perdue. De toute façon, des zitounes il y en a autant que les guitounes en béton fi Haï Ezzitoune.Il y a Haï Ellouz, les Amandiers, une cité édentée d'avoir trop mâché l'insécurité. A Haï Essanaouber, «les Planteurs» avaient fait pousser des pins quand le pain manquait. Haï Essanaouber où les taxis refusaient d'accompagner un client. Les planteurs de béton tentent aujourd'hui de déménager toute cette population vers des cités nouvellement construites. Mais la plus belle nous vient de Haï «Iks logements» où une mosquée a été construite sans que ses concepteurs pensent aux évacuations des eaux usées. Pour les besoins… des ablutions, il y a donc problème ! Faut-il prier pour qu'un raccordement se fasse par «mouejiza», miracle du Bon Dieu, ou distribuer du taymoum à chaque fidèle avant la prière 'Ma grand-mère dirait : «Ha… haï, haaa… haï, c'est le bon sens qu'il faut distribuer, el guemna».


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