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Vieux bâti à Alger
Plus de 50 immeubles et bâtisses menacées d'effondrement ont été recensées dans la commune de Mohamed Belouizdad (ex-Belcourt), dont le quartier éponyme est l'un des plus anciens du tissu urbain de la ville d'Alger.Belouizdad dont le tissu urbain date de la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, a vu le nombre de sa population baisser après le séisme de 2003 où une vingtaine de bâtisses vétustes qui menaçaient ruine ont été détruites et leurs habitants recasés dans de nouveaux quartiers.La population estimée à 52.000 habitants au recensement de 1998 est passée à 42.900 au recensement de 2008. Le vice-président de l'APC de Belouizdad chargé de l'aménagement, de l'urbanisme, du tourisme et de l'artisanat, M. Tayeb Abdallah avait déclaré à l'APS que "le dossier relatif à la destruction des 52 bâtisses menacées d'effondrement à Belouizdad est encore à l'étude au niveau des services de la wilaya d'Alger"."Ces bâtisses, a-t-il ajouté, appartiennent pour la plupart à l'office de promotion et de gestion immobilière, certaines sont des propriétés privées", soulignant que "la commune compte exploiter plusieurs autres propriétés foncières relevant de ses services pour la réalisation de projets de développement au profit de ses habitants".Dans sa quête d'assiettes foncières à même d'insuffler la vie dans ce quartier jouxtant les communes de Sidi M'hamed, Kouba et Hussein Dey, l'APC de Belouizdad a misé sur l'exploitation de certaines vieilles bâtisses relevant de ses services pour la réalisation de nouveaux projets.Parmi les projets les plus importants arrêtés par la commune figurent la réalisation du nouveau siège communal à la place du vieil hangar de l'entreprise de transport urbain et suburbain sis à la rue Rouchaï Boualam et d'une bibliothèque à la place des Galeries algérienne, rue Mohamed Bouchenafa, selon le même responsable.La commune a également consacré une partie importante de son budget à la réalisation de projets sportifs et à la rénovation de certains édifices. M. Abdallah a indiqué à ce propos que "des travaux de réaménagement du stade Ait Saada et de réalisation d'une piscine paralympique seront lancés prochainement", ajoutant que le stade du 20 août sera aménagé en complexe sportif qui disposera d'une salle omnisports, outre le stade".Pour une vie culturelle et scientifique plus animée, les jeunes de la commune disposeront d'un centre de formation et d'enseignement professionnels. 90 millions de DA ont été alloués pour le réaménagement de la vielle salle de cinéma "Stella" en salle de spectacles de 380 places.Belouizdad....une ville, une histoireBelouizdad (Belcourt du temps de la colonisation française du nom de l'entrepreneur qui a construit ce quartier), doit son nom au martyr de la révolution, Mohamed Belouizdad, un natif de ce quartier devenu mondialement célèbre avec les manifestations historiques du 11 décembre 1960.La commune de Belouizdad a également un énorme potentiel touristique: elle compte d'importants sites à visiter comme le Jardin d'Essais à El Hamma (1832), la Grotte où s'était caché Miguel Cervantès Saavedra (1547-1616), auteur après son rapatriement en Espagne du célèbre roman L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche .Cervantès avait été capturé, alors qu'il regagnait l'Espagne après la bataille de Lépante (1591) où il avait perdu sa main gauche, en compagnie de son frère Rodrigo le 26 septembre 1575 par un des corsaires de la Régence d'Alger, Mezzo Morto.Après quatre tentatives infructueuses d'évasion, dont une longue période passée à la Grotte, au dessus du quartier du Hamma, il est enfin racheté en 1580 avec d'autres prisonniers espagnols et regagne Madrid.Ses longues années de captivité à Alger semblent l'avoir dissuadé de continuer sa vie de soldat, et il s'est ainsi rabattu sur l'écriture, dont son oeuvre, Don Quichotte de la Manche.La villa Abdelatif, dont la construction remonte à l'époque de la Régence d'Alger, est par ailleurs un des hauts lieux du tourisme urbain de la ville d'Alger. La commune de Belouizdad possède en fait le joyau de la couronne urbaine de la ville d'Alger: le Jardin d'essai du Hamma, poumon d'El Bahdja, avec ses jardins exotiques anglais et français, et, surtout, le lieu de tournage du plus grand classique du cinéma américain des années ragtime : Tarzan!Dans le cadre de la réhabilitation de ce patrimoine culturel, les services municipaux ont mis en place une fiche technique permettant aux visiteurs de connaître les sites touristiques de la commune et d'en faciliter la visite aux touristes étrangers notamment.Beaucoup d'immeubles vétustes à Alger doivent être rasés (architecte)- A Alger, il y des immeubles dans cinq communes qui doivent être rasés", estime Abdelhamid Boudaoud, président du Collège national des experts architectes, selon lequel ces immeubles ne peuvent pas être réhabilités.Interrogé par l'APS sur les communes dont les immeubles, vétustes, anciens et mal entretenus, doivent être rasés, M. Boudaoud a indiqué qu'il s'agit de Bab El Oued, Sidi M'hamed, El Madania (ex-Clos-Salembier), Hussein Dey et El Harrach.Il y a également des pans entiers de quartiers d'autres communes qui doivent subir le même sort . Dans ce cadre, il cite une partie de la commune d'El Biar, sur les hauteurs d'Alger .Le président du Collège national des experts architectes justifie ces dispositions qu'il qualifie de "radicales" par la vétusté et la dégradation générale du vieux bâti dans ces communes du fait de l'absence d'entretien.Pour M. Boudaoud, il faut arrêter l'hécatombe et désigner des experts-architrectes, dont un millier sont en exercice en Algérie, aptes à établir un rapport sur l'état de santé de tous les anciens bâtiments afin de suggérer les solutions à appliquer et les sauver de la démolition .Il estime en effet regrettable que les quartiers de Belcourt, construits entre 1875 et 1880 par un entrepreneur du même nom, soient délaissés pendant des années . Le paysage architectural d'Alger est considéré comme un laboratoire car de nombreux architectes s'y sont essayés à cet art , a-t-il dit, citant en particulier Tuillier et Pouillon, qui ont contribué à la construction de la commune d'El Madania.La vétusté du bâti est expliquée par l'âge des constructions comme à Bab El Oued dont l'édification a commencé en 1838, alors que les quartiers de la commune d'Alger-centre ont commencé à être construits vers 1842.Des quartiers comme Bab Azzoun (place des martyrs) et le boulevard du Front de mer, entre l"actuel square Sofia (près de la Grande poste) et le Blvd Franz-Fanon (ex-Anatole France) jusque vers l'ex-rue de la Marine ont été construits également début 1842.Les artères commerçantes très fréquentées de Didouche Mourad (Michelet) et Larbi Ben M'hidi (Isly) abritent des bâtiments dont la construction a débuté vers 1852, soit il y a un peu plus de 170 ans.En 1962, il y avait quelque 610.000 logements dans le grand Alger, soit de Boufarik à l'ouest jusqu'à Boumerdès à l'est, contre 1,9 million de logements dans toute l'Algérie, selon M. Boudaoud.Néanmoins, les signes de décrépitude sont visibles sur les façades d'un grand nombre de bâtiments ce qui a conduit la wilaya d'Alger à lancer un programme de réhabilitation doté de sept (7) milliards de dinars.Signe du crépuscule du vieux bâti dans la capitale algérienne, il y a, selon M. Boudaoud, la lente agonie de l'ancienne médina d'Alger, la Casbah, construite avant l'arrivée de la colonisation: là, le nombre de maisons, dont beaucoup de douérates, est passé de 1700 en 1962 à 600 actuellement .


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