Algérie - Revue de Presse

Vieux bâti: 250 effondrements enregistrés en 2010


Oran continue de perdre une à une ses anciennes bâtisses à un rythme inquiétant et le spectre des victimes plane au-dessus des vieilles bâtisses, dans les vieux quartiers de la ville.

Il ne se passe pas un jour sans qu'on entende parler d'un effondrement ou d'un effondrement partiel. La majorité des quartiers d'El Bahia sont menacés par le risque des effondrements. Quelque 250 effondrements ont été enregistrés, notamment dans les vieux quartiers de la ville, à l'exemple de Sidi El Houari, El Hamri, Haï Yaghmoracen (ex-St Pierre) et Haï Nasr (ex-Derb) durant l'année écoulée. Durant la même période, quelque 160 risques d'effondrement ont été enregistrés.

Dans le même sillage, durant la période allant de 2005 à 2009, quelque 1.208 effondrements et effondrements partiels et 646 risques d'effondrement ont été enregistrés à Oran. Un petit calcul nous donne que depuis 2005 pas moins de 1.450 effondrements et effondrements partiels et 800 risques d'effondrement ont été recensés par les services de la Protection civile d'Oran. Le pic a été atteint en 2007 où 313 effondrements et effondrements partiels et 120 risques d'effondrement ont été enregistrés. Cette année était dramatique puisque, le 26 novembre 2007, une vieille dame âgée de 62 ans avait trouvé la mort dans un effondrement à Terrain Gazelle dans le lieu connu par les Oranais sous le nom de Kouchet El Djir. Sa fille âgée de 18 ans, au moment du sinistre, a été sauvée in extremis de la mort après l'intervention des voisins. Deux jours après, le 28 novembre 2007, une vieille bâtisse située au 26, rue Izidi Miloud (ex-rue de Castille) au quartier El Hamri s'est effondrée, provoquant le décès de trois membres d'une même famille. La mère âgée de 64 ans et ses deux filles âgées respectivement de 44 et 27 ans ont été tuées en plein sommeil après l'éboulement de deux dalles de leur habitation. En 2008, 301 effondrements et 143 risques d'effondrement ont été recensés. Bilan, trois morts et une vingtaine de blessés. Le 6 août 2008, un enfant de 11 ans est mort lorsqu'un pan du plafond lui est tombé sur le corps, notamment sur la tête, alors qu'il était endormi dans la maison de sa tante au niveau du lieudit «Terrain Chabat» dans le quartier des Planteurs.

 Quatre mois plus tard et plus exactement le 28 novembre 2008, une jeune femme âgée de 25 ans et son enfant âgé à peine de trois ans sont décédés, ensevelis sous les décombres de leur habitation érigée dans le bidonville «El Oued» à Haï Bouâmama (ex-El Hassi). En 2009, pas moins de 203 effondrements et 145 risques d'effondrement ont été signalés. Plusieurs mesures ont été entreprises par les services concernés pour faire face à ces drames à répétition. Cependant, le problème du vieux bâti à Oran a de beaux jours devant lui. Notons que la wilaya d'Oran comptabilise quelque 54.000 constructions classées vieux bâti avec 10% estampillées «à détruire», 27% classées orange, nécessitant leur réhabilitation. A ce propos, la primeur a été donnée à un programme de 200 immeubles à rénover dans le centre-ville d'El Bahia, répartis à travers trois zones dans le vieil Oran, avec notamment 31 immeubles à Sidi El Houari, 49 au quartier Derb et 120 immeubles répartis à travers le centre-ville, surtout au quartier de Sidi El Bachir. Par la suite, 400 autres immeubles, recensés dans les vieux quartiers de Sidi El Houari et Derb par les services techniques de l'OPGI, devront subir la même opération.

 La priorité, lors de cette opération, reste le centre-ville avec 206 immeubles visés. Le centre de contrôle technique avait, en 2009, finalisé une étude technique basée sur le prélèvement d'échantillons des matériaux de construction des fondations, des piliers et des murs porteurs des habitations ciblées afin de déterminer le niveau réel de précarité des structures et les moyens devant être mis en Å“uvre pour réussir la réhabilitation ou la rénovation.




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