Algérie - Revue de Presse

VIEILLE MEDINA DE BOU SAÂDA (M?SILA)



Les habitants réagissent Des habitations, au toit sommairement soutenu jusqu?à en devenir des sarcophages pour la majorité de leurs occupants, pouvant s?effondrer à tout moment, ruelles barrées par l?effondrement de maisons... tel est le décor qui s?offre crûment au visiteur qui s?aventure dans les méandres de la cité Lachacha. Ce n?est pas de gaieté de c?ur qu?on s?est aventuré dans la médina, connaissant ses problèmes sous ses différentes facettes pour les avoir traités dans nos précédentes éditions, mais conséquemment à l?appel pressant de ses habitants qui se sont vu exclus du bénéfice d?un quota de 860 logements sociaux que l?APC de Bou Saâda a dernièrement distribués. Une distribution qui n?a obéi à aucune approche admise telle que stipulé par les dispositions réglementaires portant fonctionnement de la commission de distribution des logements sociaux, mais à la règle du partage de logements entre les membres de l?APC qui a engendré les émeutes la semaine dernière. Cette distribution, qui a tout l?air d?un accaparement d?un patrimoine collectif - au vu et au su des autorités de la wilaya qui n?ont pas, selon l?opinion locale avertie, daigné s?y opposer à temps -, n?a pas manqué de susciter la colère des habitants de la vieille médina. Ceux-ci se sentent doublement bernés. Une première fois, par les promesses de l?APC d?être logés en priorité conséquemment aux constats des différentes commissions locales, qui étaient unanimes quant au caractère inhabitable de leur maison, une seconde fois par la décision d?affectation de 80 logements sociaux sur les 860, affectés aux sinistrés de la vieille médina. Ayant cru aux promesses, Hadj Kouider, octogénaire et grabataire, vivant dans un espace qui a échappé aux successifs effondrements de la maison, vit terrassé par la douleur depuis qu?il a su qu?il a été exclu du bénéfice du logement. « Après cela, dira-t-il, je voulais la mort dans cette maison qui va être mon sarcophage, elle appartient à la famille depuis 1876. » « Sur les 80 logements qui nous étaient destinés, 12 seulement ont été affectés aux habitants de notre cité », nous a déclaré un citoyen de la cité. « Mais pourquoi, s?est interrogée, une femme du seuil de sa maison, a-t-on arrêté le nombre de logements destinés aux sinistrés à 80 logements, alors que le quota fixé est de 130 logements. » « Le mal se trouve dans les élus mêmes », a enchaîné Miloud, père de six enfants, louant une habitation en ruine depuis 14 ans. « J?étais inscrit sur la liste pour bénéficier d?un logement social mais au lieu de cela, a-t-il soutenu, le propriétaire de l?habitation que je loue n?est en fait qu?un membre de l?APC de Bou Saâda, imam de surcroît. Il a préféré réaffecter le logement qui m?était destiné à sa propre s?ur. » Plusieurs cas similaires à ceux évoqués plus haut, disposant de documents attestant de leur statut de sinistrés, n?ont d?autres lieux pour habiter que ces demeures qui sont en fait des sarcophages à des dizaines de personnes enterrées vivantes.
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