Algérie - Revue de Presse

Les étudiants ont mal au porte-monnaie « 2 500 DA, c?est très exactement mon budget mensuel », révèle Leïla, étudiante en première année de traduction. Soit le même budget moyen qu?il y a dix ans pour un étudiant. « Une vraie galère ! », commente alors cette jeune fille. Faut-il alors en conclure que les millions de jeunes plongés dans les études vivent dans la précarité ? « Oui », constate Hassen, 21 ans. Au lendemain de la rentrée universitaire, cet étudiant en deuxième année d?informatique s?est résolu à bosser dans une boite de services, chez un de ses amis. Du moins, à temps partiel. « Je termine mes cours à 17 h, le temps de prendre le U, (bus liant Es Sénia au centre ville) pour rejoindre mon job », raconte-t-il. La bourse ? « Et bien ! Si vous pensez que je peux vivre avec 3 000 dinars pendant 3 mois... » Hassen n?achève même pas sa phrase. « Les temps sont de plus en plus durs pour les étudiants », ajoutera-t-il. « On doit travailler pendant l?année universitaire afin de compléter ou assurer ses ressources financières », explique Leïla. « A la cité U où je réside, les filles sont de plus en plus nombreuses, constate-t-elle, à mener cette double vie pour améliorer leurs revenus. » Problème : pour beaucoup de ces étudiants qui cherchent un job à l?année, cette occupation est très prenante, si on la trouve, bien sûr. Ce qui est loin d?être évident. En exerçant un job à mi-temps, les étudiants prennent le risque de voir leurs études gravement perturbées. Amina, étudiante en première année de psychologie, relève aussi que « la probabilité d?être assujetti à un travail qui empiète sur les études », dépend, entre autres, des ressources de la famille. Un handicap de base qui pourrait expliquer pourquoi les étudiants des classes populaires continuent d?être sous-représentés dans les filières les plus prestigieuses, les plus gourmandes en heures d?études et donc difficilement compatibles avec un emploi. Toujours au chapitre de l?autonomie, faut-il voir comme un signe négatif le fait que très rares, voire inexistants, sont les étudiants qui se permettent de vivre en location ? S?ils ne vivent pas chez leurs parents, ils sont tout simplement dans les résidences universitaires. Leur budget insignifiant explique aussi, peut-être, pourquoi les étudiants, qui sont moins nombreux à manger chez eux à midi, se contentent d?un sandwich à la calentica quand ils ne sautent pas carrément le repas.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)