Algérie - A la une



Victimes
Il va de soi que la première victime de l'odieux crime perpétré mercredi à Tikjda, au risque de faire une redondance, est la victime elle-même : le Français Hervé Gourdel, qui a eu le malheur et l'imprudence de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment, porté par sa passion de la montagne.Son cas relève, hélas, plus d'une pure coïncidence. Et la thèse de ceux qui parlent sans nuances de "complicité" des accompagnateurs en citant des "sources sécuritaires anonymes" paraît farfelue et légère.Pour la simple raison que ces mêmes accompagnateurs sont des amis de longue date du Niçois et on peut difficilement dès lors imaginer leur duplicité. À moins qu'ils soient des schizophrènes ou des zombies, comme les égorgeurs eux-mêmes. Ce qui ne colle pas du tout avec leur profil d'amoureux de la nature et de l'escalade. C'est, en tout cas, l'avis unanime des habitants de la région qui se disent "outrés" par ce genre de conclusions hâtives qui visent à orienter les soupçons.Cela étant dit, la deuxième victime, c'est la Kabylie elle-même dont l'image se trouve à nouveau éclaboussée, ternie, alors qu'elle n'en a pas encore fini avec la conséquence de la mort du joueur de football de la JSK, Albert Ebossé, sachant que les deux drames ne procèdent pas du même registre. La Kabylie est une terre d'accueil, d'hospitalité, qui aime recevoir les autres, comme ses enfants ont l'amour des voyages, de l'émigration, du partage avec les autres. La Kabylie, qui reste foncièrement et radicalement rétive, hostile, allergique au fanatisme religieux, ne saurait accepter de se faire imputer la barbarie de l'assassinat d'Hervé Gourdel.Ce ne peut être le fait de ses enfants. Et si cette même région, la première à mettre en place des groupes d'autodéfense contre le terrorisme islamiste dans les années quatre-vingt-dix (au village d'Igoujdal), se retrouve aujourd'hui, malgré la volonté de ses habitants, fief des groupes terroristes, c'est quelque part voulu. Car les maquis boisés, il n'en existe pas qu'au Djurdjura et à Yakourène.Mais au-delà de la personne du ressortissant français, au-delà du tort porté à la Kabylie, c'est toute l'image de l'Algérie qui s'en prend plein la figure. Ce crime abject est, à ce propos, d'autant plus mal venu que les responsables politiques n'ont de cesse de répéter à qui veut bien les croire, que l'Algérie a retrouvé sa voix dans le concert des nations. Qu'elle est revenue sur la scène internationale. En tout cas, avec cet acte odieux, oui, elle est bien revenue sur la scène internationale !




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