Algérie - A la une

Vent de colère dans plusieurs viviers de la protestation



Le malaise qui touche la majorité des couches sociales semble s'inscrire dans la durée.C'est comme si l'érosion du pouvoir d'achat, l'austérité tous azimuts et les disparités sociales n'ont pas eu leurs effets sur le malaise social, pour que des partenaires aux autorités et autres entités officielles redoublent de pression sur la population. A Souk Ahras, des foyers de contestation traditionnels sont excités quotidiennement pour des raisons multiples, et l'on n'est pas sûr que ce calme prudent dure longtemps. L'alimentation en eau potable connaît des perturbations cycliques aussi bien en période de canicule que durant les semaines des averses.
Des habitants des quartiers jouxtant le siège de l'Algérienne des eaux témoignent. «Quand l'eau est abondante du côté des nantis et des cadres du secteur des eaux, l'on est sûr de subir les affres des ruptures en plein hiver», a déclaré un habitant de la rue Djebar Amor. Un autre, domicilié à la rue Mouloud Feraoun, ajoutera que l'équité entre abonnés n'est pas pour bientôt.
Les anciennes m?urs étant encore bien ancrées du côté de cette entreprise, l'émeute a été évitée de justesse, hier. Les salariés des différents secteurs de la Fonction publique sont voués à toutes sortes de gémonies par les structures financières, notamment les banques locales. «Chaque mois, c'est le calvaire à la BEA de Souk Ahras, où nos mensualités sont renvoyées à trois jours d'intervalle des autres lieux de paiement et c'est souvent le regroupement de nos collègues qui anticipe la régularisation», a tonné un enseignant du secondaire.
Dans le domaine de la protection sociale, des dizaines d'employés des secteurs du bâtiment et des services font l'objet d'une exploitation éhontée de la part de leurs employeurs, au vu et au su de la CNAS et de l'inspection du travail, frappées de torpeur depuis des lustres.
Ali Khechine, l'un des victimes témoigne : «Faute de pouvoir récupérer mon dû et faire valoir mon droit aux congés et autres arriérés, j'ai transféré mes doléances vers les instances judiciaires, et c'est là que j'ai appris que seule une caste de la société est concernée par les devoirs, celle à laquelle appartiennent mes semblables.»
D'anciens condamnés dans des affaires de larcins, rixes et autres délits, qui remontent à plus d'une décennie, sont encore victimes de préjugés, sinon d'incuries administratives. Ils sont quinquagénaires et peinent à retrouver leur place dans la société. Les milliers de demandeurs de logements attendent des constructions en souffrance à cause d'entrepreneurs qui viennent de découvrir au détriment des projets, les vertus d'une alliance politique-argent.
«A la moindre tentative de redressement de la situation, des voix s'élèvent pour plaider en faveur des entreprises défaillantes», a déclaré une source responsable. Dans le milieu professionnel, l'UGTA est loin du conformisme de sa tutelle à Alger. A Souk Ahras, l'organisation décriée par ses propres unions locales est désormais considérée comme un élément déstabilisateur pour avoir été citée dans plusieurs complots fomentés contre des responsables locaux, à l'instar de la direction des travaux publics, la CNAS et récemment la direction de la santé.
«Nous sommes face à une entité syndicale qui navigue à contresens de sa ligne officielle et se permet de menacer, de monter les responsables contre les travailleurs et vice versa», a reconnu un membre du conseil de wilaya de ce syndicat. Dans ce magmatique paysage de colère, une brise risque parfois de raviver le brasier.





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