veillée d’armes à Blida

Quelque 14 000 gardes communaux menacent de descendre aujourd’hui sur Alger à partir du lieu de leur campement, au siège de la délégation des gardes communaux de la wilaya de Blida, où ils observent depuis le 26 juin un sit-in d’el karama (la dignité).


Il s’agit de la deuxième grande marche après celle observée il y a une dizaine de jours. «La balle est dans le camp des décideurs. Ils ont intérêt à prendre au sérieux nos doléances car, médiatisée, notre cause est désormais entre les mains de l’opinion publique nationale et même internationale», affirme, serein, Aliouat Lahlou, coordinateur national des gardes communaux et chargé de la communication.
L’homme du maquis des «années de braise» confirme que l’adhésion à la revendication se situe désormais au-delà de 80% des effectifs des gardes communaux à l’échelle nationale et que ce taux va crescendo. M. Aliouat parle aussi d’«intimidation» de la part des pouvoirs publics.

«Certains responsables préfèrent donner d’anciens communiqués réchauffés qui contredisent complètement la réalité plutôt que de faire des enquêtes de fond pour voir de plus près le dur vécu et les risques permanents auxquels sont exposés ceux qui ont pris les armes pour défendre leur pays. On a perdu, depuis 1994 à ce jour, 4600 martyrs. Ils nous ont bloqué les salaires du mois de juillet. Ils veulent jouer sur le facteur temps et la politique de pourrissement pour nous dissuader.» «C’est humiliant que des gardes communaux soient encagés avec leurs uniformes officiels. Une action en justice sera intentée contre le responsable du commissariat de Oued Smar pour les ordres abusifs et l’humiliation de l’uniforme», disent en chœur une dizaine de gardes communaux rencontrés à leur campement.

Sur les lieux, l’ambiance est plutôt morne ; des milliers de gardes communaux passent la nuit à la belle étoile, sur des cartons, sous des tentes de fortune, sur les terrasses et dans un immeuble en chantier. La deuxième marche de Blida vers Alger apportera-t-elle du nouveau aux gardes communaux ? Le coordinateur national assure que l’action se poursuivra même durant le Ramadhan, s’il le faut.