Algérie

Véhicules neufs


La nouvelle taxe irrite les concessionnaires La nouvelle taxe automobile introduite dans la loi des finances complémentaire pour 2008, n’a pas trouvé grâce aux yeux des concessionnaires comme il fallait s’y attendre. «Grande désorganisation», «fuites des clients», «décision précipitée»… font sortir les concessionnaires automobiles  de leurs gants. Lors d’une conférence de presse animée hier, les représentants de l’AC2A (association des concessionnaires automobiles) ont dénoncé ce qu’ils assimilent à une «disposition discriminatoire» qui risque de désorganiser le marché automobile, mais aussi de freiner les plans d’investissements des concessionnaires. L’Association a appelé tout simplement «à un report» de l’application de la nouvelle taxe sur les véhicules neufs instituée par les pouvoirs publics. Son président Mohamed Bairi a jugé la mise en œuvre de cette nouvelle charge sur les concessionnaires automobiles «précipitée» et qu’elle «manquait de clarté». Et en plus du report, le bureau de l’association, qui s’est réuni en urgence, a réclamé des pouvoirs publics de revoir à la baisse le montant de cette taxe jugée «trop élevé». Pour le conférencier, il ne fait pas l’ombre d’un doute que cette disposition va porter préjudice aussi bien aux clients qu’à l’emploi et les activités annexes comme le transport, le bâtiment, les communications et le tourisme.  M. Bairi affirme également que cette taxe risque de remettre en cause les plans d’investissements et de développement établis par les concessionnaires. Et de préciser que cette nouvelle disposition fiscale a généré une «grande désorganisation» chez les concessionnaires qui se seraient retrouvés confrontés à de nombreuses annulations de commandes de la part des clients de la classe moyenne qui représentent 80% du marché. S’agissant de l’instauration d’une taxe de 1% sur le chiffre d’affaires  des concessionnaires, la corporation regrette son application aux «seuls concessionnaires automobiles et pas aux autres secteurs des services». Les concessionnaires regrettent également que leur «demandes officielles de concertation formulées le 1er juin n’ont pas trouvé d’écho». Ceci alors que la participation de l’AC2A à l’élaboration d’autres dispositions légales récentes «avait pleinement contribué à trouver des solutions positives à toutes les parties» souligne le communiqué de presse rendu public hier. Tout en souhaitant éviter «la polémique», l’association des concessionnaires appelle les pouvoirs publics à prendre en compte ses doléances «dans les plus brefs délais». Pour rappel, la loi de Finance complémentaire 2008 a institué une taxe sur les véhicules neufs oscillant entre 50.000 et 150.000 dinars en fonction  de la cylindrée et la carburation du véhicule, ainsi que d’une redevance de 1% payable par les concessionnaires de véhicules automobiles sur leur chiffre d’affaires annuel. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait expliqué en juillet dernier que ces taxes étaient «destinées à soutenir les prix de transport public en commun et à réguler le marché de l’automobile en Algérie». Il avait estimé alors que de «gros investissements» ont été engagés par l’Algérie en matière de transport en commun (métro et tramways), nécessitant «un soutien très fort de l’Etat sur le prix du ticket de manière à ce que la  majorité de la population puisse accéder à ces moyens de transport». Selon l’argentier du pays, «si des investisseurs dans le secteur de l’automobile marquaient un intérêt pour une présence sur le marché national en produisant et en créant de l’emploi et de la valeur ajoutée en Algérie, nous  pourrons alors étudier des conditions fiscales avantageuses.» Il avait soutenu que «les investissements doivent se faire en Algérie et nous ne devons pas uniquement nous limiter à la consommation de produits finis». L’importation de véhicules a atteint un chiffre de près de 2 milliards de dollars pour 151.194 voitures au cours du 1er premier semestre 2008, soit une hausse de 12% par rapport à la même période de 2007, selon les statistiques officielles.   Amine Makri


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