Algérie - Revue de Presse

Universitaires non voyants


Grève de la faim Un groupe de six diplômés universitaires non voyants a entamé hier une grève de la faim devant le ministère de l?Emploi et de la Solidarité nationale pour exiger son insertion dans le monde du travail. Venus tous de l?est du pays, ces six diplômés ont été reçus dans la matinée par M. Bentaher, directeur de l?insertion sociale, qui leur a promis une solution dans le cadre des contrats préemploi. Une proposition rejetée en bloc par les protestataires qui semblent ne plus croire aux promesses. L?un d?eux, magistère en sciences physiques depuis 1999, fait remarquer : « Ce n?est pas sérieux comme solution. Ce sont des contrats à durée déterminée et avec un salaire de 5400 DA par mois. Pour renouveler le contrat, il faut à chaque fois se déplacer au ministère. Ce n?est pas possible. » Ce Constantinois ajoute, à titre de rappel, qu?un groupe d?universitaires non voyants a été reçu en 2002 par le ministre de l?Emploi et de la Solidarité nationale après 32 heures de grève de la faim. En dépit du PV qui a sanctionné la rencontre avec Tayeb Belaïz, alors en charge du département, aucune suite n?a été donnée aux promesses de la tutelle. Pour illustrer les difficultés auxquelles est confrontée cette catégorie sociale dans le monde de l?emploi, ce titulaire d?un magistère témoigne : « J?ai fait une demande avec un CV pour solliciter un poste d?emploi au sein du Centre de recherche en énergie solaire. Ma demande a d?abord été acceptée, puis rejetée, lorsque les responsables du centre ont su que je suis un non-voyant. C?est de la discrimination pure et simple. » Un autre gréviste, licencié en anglais depuis 1992, et qui s?est déplacé de la wilaya de Taref, souligne : « J?ai des correspondances de la Présidence et du gouvernement nous demandant d?exposer nos problèmes aux walis. Toutefois, ces derniers ne reçoivent même pas les citoyens. » Un autre contestataire, licencié en lettres arabes, venu de Oum El Bouaghi, explique : « Il y a 17 centres spécialisés dans la formation des non-voyants, mais les responsables ne recrutent pas les formateurs non voyants. Pourtant, je peux enseigner dans ces centres et sans des moyens adaptés. » Son collègue de Khenchela, licencié depuis 1999, atteste : « J?ai travaillé pendant quatre ans dans un centre de rééducation. Aujourd?hui, je me retrouve dans la rue faute d?un nouveau contrat. » Trois walis, continue-t-il, se sont succédé dans cette wilaya et tous ont la même réponse : « Pas de postes budgétaires. » Le diplômé en sciences physiques cite, comme anecdote, un autre exemple : « J?ai sollicité un travail au Centre de recherche nucléaire. Le responsable a refusé ma demande sous prétexte qu?il craint la mauvaise réaction de l?Agence internationale de l?énergie atomique (Aiea). » En tout cas, cette catégorie sociale de diplômés réclame non pas des solutions provisoires, mais une réelle insertion sociale puisque des opportunités appropriées et les moyens financiers existent.
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