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Union africaine : La crise malienne domine les travaux du 19ème sommet



La situation au Mali et le règlement négocié de la crise qui prévaut dans le nord du pays a pratiquement squatté les travaux de la 19ème conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. Bien sûr, les problèmes politiques encore endémiques entre le Nord et le Sud-Soudan, ainsi que le sommet du Nepad ont été examinés par les responsables africains lors de ces travaux.
Mais la préoccupation de tous était incontestablement l'ordre, plutôt le désordre qui prévaut au Mali depuis le putsch militaire d'avril dernier, qui a ouvert la voie à l'instabilité du pays. Pour le Commissaire sortant, Jean Ping, qui est au coude à coude pour le renouvellement du poste avec la candidate sud-africaine, Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma, la situation au Mali est "très grave" pour ce pays, mais aussi pour tout le continent. Cependant, c'est beaucoup plus les déclarations du Commissaire de l'Union africaine à la Paix et à la Sécurité,
M. Ramtane Lamamra, qui ont donné la pleine mesure des voies de règlement de cette crise. "L'urgence aujourd'hui au Mali est de mettre en place un gouvernement représentatif et inclusif à Bamako, en mesure de représenter la souveraineté nationale et de prendre des dispositions afin que durant la période transitoire d'une année, il puisse y avoir un calendrier électoral et éventuellement des amendements à la Constitution", a indiqué M. Lamamra. Pour ce dernier, il faut dès lors ''détacher autant que faire se peut le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawed) de la revendication séparatiste, et d'éloigner aussi le groupe terroriste Ansar Eddine de l'autre groupe terroriste Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique)". Le MNLA, qui revendique l'indépendance de l'Azawad, peut par la négociation abandonner ses revendications séparatistes et collaborer au retour de la paix au Nord-Mali. Tout comme d'ailleurs Ansar Eddine, l'autre groupe touareg qui revendique la charia pour le nord du pays, mais ne veut pas faire sécession. Par contre, il est lié aux groupes d'Al-Qaïda au Maghreb et cela est intolérable pour les sécuritaires africains. M. Lamamra résume la situation: ''Une fois que les groupes maliens auront accepté la logique de la réconciliation, de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale, il y a des possibilités de bâtir sur les accords qui existent déjà, tels le Pacte national et les Accords d'Alger".
AZAWAD: SEPARER LE BON GRAIN DE L'IVRAIE
Cette démarche pourrait ouvrir une "nouvelle perspective à un Mali démocratique et convivial où tous les citoyens seront égaux en droits et devoirs", a-t-il estimé, avant de préciser que ''la solution africaine" doit être appliquée à tous les conflits dans le continent, soulignant à cet égard que la recherche de la solution par la voie pacifique est la "raison d'être" de l'UA. "Quand l'Afrique est unie et développe des positions consensuelles, le reste de la communauté internationale nous appuie", a fait remarquer M. Lamamra. Mieux, cette position a toujours été celle de l'Algérie, qui n'a de cesse de militer dans le cas de la crise malienne pour une sortie de crise négociée, loin des schémas militaires classiques que veulent imposer à la région les puissances occidentales. Le cas de la Libye et l'Irak en est le parfait exemple, alors que la position adoptée par l'Algérie dans la crise libyenne, courageuse et pleine de bon sens, est en train de se répéter pour le Mali. C'est par ailleurs le voeu de tous les responsables africains présents à ce sommet de l'UA. Le président en exercice du Conseil de Paix et Sécurité et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), M. Alassane Ouattara, également président de la Côte d'Ivoire, a appelé à une solution politique et négociée au Mali, alors que des appels à des solutions politiques ont été réaffirmés par plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement africains ainsi que des diplomates.
"Nous avons toujours préconisé et souhaité le dialogue entre les acteurs maliens et le gouvernement central (du Mali)", avait déclaré M. Messahel, précisant que "les pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) sont d'accord sur cette approche", que le Conseil de sécurité de l'ONU a fait sienne à travers une résolution, qui préconise la recherche d'une solution politique dans le cadre de la souveraineté et l'intégrité territoriale du Mali, tout en combattant le terrorisme et le crime organisé. "Il y a de plus en plus de convergence et d'urgence à régler les problèmes au Mali par le dialogue quand il s'agit de prendre en charge les revendications de certaines populations du Nord et de combattre aussi le terrorisme et le crime organisé, une véritable menace pour la paix, la sécurité et la stabilité de notre sous-région", a encore affirmé M. Messahel. Enfin, l'Algérie a signé samedi dans la capitale éthiopienne la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance et la Charte africaine sur les valeurs et les principes du service public et de l'administration. Selon la délégation algérienne aux travaux de ce sommet, la signature de ces deux documents consolide la relation de l'Algérie avec l'Union africaine (UA) et entre dans le cadre de la stratégie de l'Algérie de renforcer les questions de démocratie, de gouvernance et de prise en charge des questions liées au service public.
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