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UNE VILLE, UNE HISTOIRE : Sig, la miraculée des crues




UNE VILLE, UNE HISTOIRE : Sig, la miraculée des crues
Le 08 Février de l'année 1885, la ville de Sig a failli disparaitre de la carte géographique, sous le flot furieux des eaux déchainées de son oued, et de ses barrages, suite à des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région. Sa population ne fut sauvée que par la bravoure d'un caïd des Chorfas, qui l'alerta à temps et lui permit de fuir vers un sanctuaire pour s'abriter.Sig, qui tire son nom de l'oued qui longe, était appelée anciennement Saint-Denis-du-Sig durant la période coloniale. C'est une commune de la wilaya de Mascara, située à 52 km d'Oran à l'ouest du pays. Elle se trouve à 43 km au sud-est d'Oran au débouché de la vallée de la Mekerra. Cette région du Sig a attiré l'homme préhistorique qui y a laissé des traces de son séjour : silex taillé, hache polie. Après les Vandales et les Romains, les Arabes s'installèrent dans la région et s'y adonnèrent à la culture. À cette époque, la région de Sig aurait été occupée par la tribu « zénatienne » des Béni Houna. Vers 1150, la région tomba aux mains des Berbères, les Houara. Au XIe siècle s'était produite l'invasion « hilalienne » et amena à Sig les tribus qui devaient s'y fixer : les Béni Ameur et Souyad. Dès 1708, la région devenait définitivement possession turque. Ces derniers tentèrent une mise en valeur rationnelle de la plaine du Sig. 26 juin 1835, le combat de l'émir Abd El Kader contre l'armée française à la ferme de la forêt Moulay Ismaïl près de la ville de Sig. En 1837 ; le lieutenant général Bugeaud propose de créer près de l'oued Sig un village européen défensif d'environ 350 familles. Le traité de la Tafna, conclu avec l'émir Abd El-Kader, lui donnait en effet toute latitude pour occuper cette plaine, qu'il avait résolu de mettre en valeur. Il décrit son projet au ministre de la guerre mais celui-ci ne lui donne une réponse qu'en 1839 en envoyant son projet au gouverneur de l'Algérie, le maréchal Valée. En 1841, les colons français s'installèrent. Le 20 juin 1845, un arrêté ministériel déclare officiellement la création de la commune de Sig, sous la dénomination de Saint-Denis, que l'empereur a tenu à donner lui-même. Ce nom est emprunté à celui de la royale. Le 31 décembre 1845, un groupe d'avocats, de médecins, d'ingénieurs et d'officiers fouriéristes de Lyon et de Franche-Comté fondèrent l'Union Agricole d'Afrique à Saint-Denis du Sig, en Algérie. La rigueur militaire du règlement dissuada beaucoup de colons et cet essai se changea rapidement en une société normale basée sur le salariat : l'Union de Sig. Le 22 septembre 1870, Saint-Denis-du-Sig deviendra une commune de plein exercice, qui a élu le premier maire. Les premiers habitants de cette nouvelle colonie furent une cinquantaine de familles de Franche-Comté qui s'installent sur le lieu. Ils proviennent de toutes les classes sociales mais peu ont déjà travaillé dans les champs. Des Alsaciens-Lorrains sont venus en 1870, des communards les ont suivis en 1871 et par la suite, des espagnols pour des raisons économiques .Le 13 janvier 1855, un décret impérial désigne Saint-Denis du Sig comme chef-lieu d'un Commissariat Civil. La commune sera administrée par le maire, un adjoint, sept conseillers municipaux, dont 5 français, un étranger, un indigène, mais provisoirement les fonctions de maire seront exercées par le Commissaire Civil. Par décret du 22 septembre 1870, la ville devient une commune mixte de plein exercice après 15 années sous le régime du Commissariat Civil. Le 8 février 1885 vers 5 heures du soir : sous l'effet de pluies torrentielles, les terrains de la rive droite cèdent. Le Grand barrage, puis le Petit barrage cèdent à leur tour. Grâce au courage du caïd des Chorfas, Mohamed Ben Mustapha, qui n'hésita pas à crever son cheval pour annoncer la nouvelle, une partie de la population s'enfuit vers le sanctuaire de Notre-Dame du Bon Remède. Les crues finirent par faire écrouler une vingtaine de maisons.


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