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Une véritable école de football qui se meurt


Les saisons se suivent et se ressemblent à l'ASM Oran, un club connu par le passé par son excellente école de football, mais qui a fini par perdre cette réputation car, rattrapé par une crise financière sans issue.Au moment où la fédération algérienne de football, version Zetchi, fait de la formation son crédo avec le lancement notamment la semaine passée de sa première Académie de football à Khemis Meliana, une structure qui va en appeler d'autres, les clubs formateurs, eux, se meurent, à leur tête l'ASMO. «On revendique un peu de considération à l'ASMO qui reste l'un des clubs formateurs par excellence en Algérie, mais qui ne cesse depuis plusieurs années de manger de son pain noir à cause notamment de ses interminables problèmes financiers», s'insurge, Salem Laoufi, l'entraineur de l'équipe première de la formation oranaise pensionnaire de la Ligue 2.
En évoquant justement l'équipe première de l'ASMO, cette dernière a connu une énième phase de turbulences lors de l'intersaison faillant remettre en cause sa participation même dans la compétition. Les gars de M'dina J'dida sont loin d'ailleurs de voir le bout du tunnel, comme l'atteste le boycott par les joueurs de la quasi-totalité des séances d'entrainement de la semaine passée, même si cela ne les a pas empêché de revenir avec une victoire surprise du terrain de la JSM Béjaïa (1-0), samedi passé, dans le cadre de la 3e journée du championnat.
Il s'agissait de la première victoire de la saison des " Vert et Blanc" qui s'étaient contentés de deux nuls lors des deux premières journées de la compétition, dont un à domicile face au voisin et nouveau promu, l'OM Arzew (2-2). «Après avoir laissé filer deux précieux points à domicile, nous étions censés les récupérer très vite, chose faite à Béjaïa. Cela dit, même si nous avons le potentiel pour jouer la carte de l'accession, nous risquons d'être freinés par les interminables problèmes financiers du club», avertit encore Salem Laoufi.
Il faut dire qu'au-delà de cette ambition que nourrissent tous les Oranais de voir la deuxième équipe phare de la ville retrouver l'élite dès la fin de la saison en cours, c'est surtout l'avenir du club en tant qu'une véritable école de formation, qui donne le plus de soucis à ses fans.
L'incontournable exode
Le coach de l'équipe seniors évoque dans ce registre une "saignée" qui ne dit pas son nom au niveau des catégories jeunes, qui constituaient jusque-là la fierté de ce club. Il a déploré à ce propos le départ vers d'autres cieux, notamment vers les clubs de la capitale, de plusieurs joueurs des catégories jeunes de l'ASMO qui représentaient l'avenir du football oranais.
Evidemment, le manque de moyens financiers dont souffre l'équipe première a fait en sorte que le peu de ressources dont dispose le club soit orienté vers les seniors, portant un sérieux préjudice aux équipes des jeunes.
La descente aux enfers de ces équipes a commencé du reste la saison passée, lorsque pour la première fois de l'histoire du club, les équipes des jeunes de l'ASMO ont été toutes éliminées dès les premiers tours de la Coupe d'Algérie de leurs catégories respectives.
Ce fut le résultat logique du peu d'intérêt accordé par la direction oranaise à ces jeunes qui n'attendaient que l'intersaison pour aller monnayer leurs talents ailleurs. Ce qui devait ainsi arriver arriva, puisque la plupart d'entre eux ont atterri cet été dans d'autres clubs, notamment ceux de la capitale, à l'image du CR Belouizdad, le MC Alger et l'USM Alger.
«La saignée se poursuivra tant que cette crise financière du club perdure. Une simple statistique montre d'ailleurs que pas moins de 28 joueurs évoluant dans des clubs des deux premiers paliers sont tous issus de l'ASMO», fait encore remarquer l'entraineur Salem Laoufi, lançant un appel de détresse à qui de droit pour voler au secours de cette célèbre école de football.


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