Algérie - A la une

Une vague d'indignation à travers le monde


Les propos du président américain Donald Trump qualifiant Haïti et des pays africains de «pays de merde» ont suscité une vague d'indignation parmi des organisations internationales et plusieurs pays du monde, qui ont vivement réagi contre les «écarts de langage» du dirigeant de l'administration américaine, désormais pris dans une «tourmente diplomatique».Pour l'ONU, les propos de Donald Trump étaient «choquants», «honteux» et «racistes». «Si c'est confirmé, il s'agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des Etats-Unis. Désolé, mais il n'y a pas d'autre mot que 'racistes''», a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville. Le groupe des ambassadeurs africains à l'ONU est «extrêmement choqué» et condamne fermement des remarques «scandaleuses, racistes et xénophobes», exigeant «rétractation» et «excuses» au président Trump. Tout comme l'ONU, l'Union africaine (UA) a condamné des remarques «blessantes» et «dérangeantes» de Trump. «Ce n'est selon moi pas seulement blessant pour les gens d'origine africaine aux Etats-Unis, mais aussi pour les citoyens africains», a déclaré à Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l'UA Moussa Faki. Des représentants du culte musulman de France ont, dans la foulée, décidé de boycotter une réception qui devrait être offerte jeudi prochain par la nouvelle ambassadrice américaine en France, Jamie Mc Court. Ce refus de répondre à l'invitation qui leur a été envoyée constitue un geste de «désapprobation» de ces propos, a expliqué Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (Cfcm). «Nous nous sommes concertés au sein du Cfcm, et avons décidé, en signe de protestation, de ne pas répondre à cette invitation», a-t-il précisé. Haïti, directement visé par ces propos, condamne avec la plus grande fermeté ces propos «odieux et abjects» qui, s'ils étaient avérés, seraient, à tous égards, «inacceptables car ils reflèteraient une vision simpliste et raciste totalement erronée», a écrit le gouvernement. Au niveau interne, le membre du Congrès américain, le démocrate Luis Gutierrez a réagi en déclarant: «Nous pouvons dire maintenant avec 100% de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution». Le ton est le même du côté du sénateur démocrate Richard Blumenthal, qui a jugé les propos de Trump de «racisme latent». Le «plus odieux et insidieux racisme qui se fait passer pour une politique d'immigration», a-t-il soutenu. Le représentant républicain de la Floride, Carlos Curbelo, a estimé quant à lui qu'il n'était acceptable dans aucune circonstance de «dégrader, dénigrer ou de déshumaniser les migrants». Au niveau africain, la colère s'illustre par des déclarations officielles de dirigeants africains. Ainsi, le président ghanéen Nana Akufo-Addo a dit «Nous n'accepterons pas de telles insultes, même de la part du dirigeant d'un pays ami, quelle que soit la puissance (de ce pays)». Le ton est le même du côté du gouvernement du Sénégal. Dakar «dénonce et condamne fermement» des propos «inacceptables qui portent atteinte à la dignité humaine, celle de l'Afrique et de sa diaspora en particulier, ainsi qu'à la coexistence pacifique et aux bonnes relations entre les peuples».
Le Botswana a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis pour lui faire part «de son mécontentement». «Nous considérons que les propos de l'actuel président américain sont hautement irresponsables, répréhensibles et racistes», a estimé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. En Afrique du Sud, le parti au pouvoir, le Congrès national africain, a qualifié les propos de Trump d'«extrêmement offensants» alors qu'Ateny Wek Ateny, porte-parole du président du Soudan du Sud, a qualifié ces déclarations de «scandaleuses». Quant au Togo, l'on s'insurge contre la «dérive verbale» du président américain. Selon plusieurs médias américains citant des personnes présentes jeudi à une réunion à la Maison-Blanche, le président américain a dénoncé l'immigration en provenance, a-t-il dit, de «pays de merde» tels que Haïti ou des pays africains. Donald Trump a cependant contesté vendredi avoir utilisé cette expression. Trump s'est emporté jeudi lors d'une réunion dans le Bureau ovale avec plusieurs sénateurs pour évoquer un projet bipartisan proposant de limiter le regroupement familial et de restreindre l'accès à la loterie pour la carte verte. En échange, l'accord permettrait d'éviter l'expulsion de milliers de jeunes, souvent arrivés enfants aux Etats-Unis. Des propos qui interviennent alors que les Etats membres de l'ONU doivent se préparer à gérer de larges mouvements de migrants, prévient le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans un rapportrendu public jeudi. Selon l'ONU, des négociations formelles doivent débuter en février à ce sujet. Fin 2017, les Etats-Unis ont annoncé se retirer de l'élaboration du Pacte sur les migrants, en raison de dispositions contraires à la nouvelle politique d'immigration de Donald Trump. Pour le secrétaire général onusien, trois éléments importants sont à prendre en considération par les Etats membres dans la définition d'une stratégie: une approche humanitaire axée sur la défense des droits de l'homme, des ressources financières pour définir le statut des migrants, une fois la première aide humanitaire apportée, et trouver des options crédibles pour les migrants qui ne peuvent prétendre à un statut de réfugié tout en étant dans l'impossibilité de revenir dans leurs pays d'origine.



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