Algérie

Une 'uvre ancrée dans le terroir




Une 'uvre ancrée dans le terroir
C'est en 1979 que le nom de Chabane Ouahioune commença à se faire connaître. Il publia cette année-là son premier récit, « La maison au bout des champs » chez la Sned, devenu ensuite l'Enal, une maison à laquelle il restera fidèle. Outre sa production romanesque dans la veine réaliste, il rédigeait chaque jeudi une chronique hebdomadaire pétrie des senteurs de la campagne et emplie d'évocations de la vie des petites gens dans le journal « Horizons ». Quelques titres comme « Rencontres avec les cimes » , « Iferahene » ou « Taskurt » témoignent de son ancrage dans la culture traditionnelle, sa poésie et ses légendes. « Retiré depuis plus d'une vingtaine d'années dans son village, il a cessé d'éditer tout en restant attentif à l'actualité, entouré du respect des siens qui l'appelaient affectueusement « Da Chavane ». Né le 22 avril 1922 à Tassaft Ouguemoune, Chabane Ouahioune, issu d'une grande famille, est normalien, comme son père, puis avocat de formation. Il prit les chemins de l'émigration au début des années 1950. Ayant exercé comme avocat en France ; son nom émergera avec son ?uvre romanesque que ce long séjour avait nourrie. Elle s'inspire autant de la vie et de la poésie champêtre, des drames de la vie et des difficultés de l'émigration et de la guerre de Libération. A ce sujet, il a recueilli le témoignage d'un militant, Saïd Akrour, qui subit les affres de l'emprisonnement et de la torture.Un amoureux des espacesL'auteur de huit romans où le Djurdjura est une sorte de personnage principal, était, comme tout chasseur, un grand amoureux de ses espaces, du moindre de ses sentiers et de ses pics et collines. Il suffit de relire l'un de ses derniers livres, « Randonnées avec Aït Menguellet » pour percevoir son attachement aux paysages admirablement chantés par le poète. Ses titres même portent l'empreinte du terroir. « La maison au bout des champs » raconte son village Tassaft durant la période coloniale, « Tiferzizouith ou le parfum de la mélisse », un hymne au Djurdjura, « Parmi les collines invaincues » et « L'aigle du rocher », son dernier roman écrit à l'âge de 89 ans. On lui doit également « Les Conquérants au parc rouge », chronique sur l'émigration exhalant l'amertume du déracinement. Par le style et le contenu, elle n'est pas sans rappeler les classiques du genre comme « La Terre et le sang » de Feraoun. Le premier contact avec l'écriture pour ce fils de normalien remonte à l'année 1946 lorsqu'il rencontra Mouloud Mammeri dont on raconte qu'il fut un des premiers lecteurs du manuscrit de la « Colline oubliée » qui paraîtra en 1952. Da Chavane a longtemps vécu en France, du côté d'Orléans avant de rentrer au pays. Il sera par la suite correcteur aux Editions de la Société nationale d'édition et de diffusion qui publia beaucoup d'auteurs. Un hommage appuyé devait être rendu à l'écrivain quelque peu oublié. Une exposition de ses ?uvres et une évocation de son parcours devaient avoir lieu hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Vendredi passé, Chabane Ouahioune, alité depuis longtemps et quelque peu oublié, n'avait pas assisté à une cérémonie similaire dans son village natal .


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