Algérie - A la une


Une télé hors jeu
Nous sommes en 2015 et l'ENTV doit être la dernière télévision du cosmos où le commentateur d'un match de foot est incapable de dire aux téléspectateurs s'il y a ou non une position de hors jeu. Mais l'ENTV est tellement riche qu'elle se paie le luxe de «consultants en arbitrage» pour «régler le problème». Le? problème est que les consultants en question ont besoin, la télévision étant un tout, d'images nettes, de réalisateurs qui connaissent les règles du jeu et de techniciens qui maîtrisent les retours et les ralentis.La connaissance des règles du jeu qui ne devraient pas être un souci pour les consultants, pour la plupart d'anciens arbitres internationaux, ne suffit donc pas. Et si on avait des images dignes d'une télévision de son temps, n'importe quel quidam de téléspectateur pourra, sur de telles actions, savoir s'il y a hors jeu ou non, l'ENTV aurait fait l'économie de consultants qui finalement ne servent qu'à ça. On aurait même évité les récurrentes séances de torture aux commentateurs, tellement frileux qu'ils sont incapables de se mouiller sur une phase de jeu de peur de représailles relevant souvent de la pure paranoïa. Finalement, on reste dans le doute, puisqu'on n'a pas d'autre choix que de se fier au jugement des braves consultants qui s'expriment souvent dans l'embarras, le deal moral étant entendu et la pige précaire. Aucun arbitre-consultant n'a eu le courage de dire qu'avec ce qu'on lui sert comme images, il ne peut, objectivement, apprécier la situation. Ceci est valable pour toutes les autres situations de jeu. Les buts litigieux, les penalties, les agressions et même les touches et les corners ! Nous avons une télévision archaïque et tout le reste suit. Même si on pouvait s'attendre - naïvement - à ce que le traitement des matches de foot puisse échapper aux restrictions politiques que subissent systématiquement les autres programmes. Naïvement, parce que là où il y a censure, il y a automatiquement indigence professionnelle. Et là où il y a incompétence, il ne saurait y avoir de liberté. Alors, cela donne ce que cela donne. Des cameramen qui affolent leur machine pour les détourner d'une bagarre sur le terrain et nous font apprécier les paysages périphériques du stade quand il y a une bataille rangée dans les gradins. Des réalisateurs qui «oublient» de faire un ralenti sur une action défavorable au club local quand ce n'est pas à leur club préféré. Des commentateurs censés connaître toutes les règles du jeu qui laissent l'appréciation d'une situation litigieuse aux «spécialistes» quand ce n'est pas carrément aux téléspectateurs. Des consultants incapables de contredire le commentateur même quand il dit des énormités. Des formules à dater au carbone quatorze. Des appels à la prière tellement intempestifs qu'ils peuvent interrompre la retransmission au moment où on tire un penalty. Des commentaires du genre «l'équipe qui va marquer le premier but a plus de chances de gagner le match», «il ne faut jamais encaisser dans les dernières minutes avant la mi-temps», et puis l'ignoble : «c'est un match entre frères d'une même ville, il n'y a donc pas de place pour la violence» ! Là, on n'a plus envie de? commenter.Slimane LaouariCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)