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Une subvention qui fait mal



Une subvention qui fait mal
Quelques experts honnêtes s'inquiètent de la montée en gamme d'une nouvelle sorte de subvention. Il ne s'agit ni d'une subvention des prix ni d'une aide à l'investissement. Cette nouvelle subvention consiste à faire passer des personnes qui n'ont aucune expérience ni de sciences pour des spécialistes ou des experts. Les médias ouvrent leurs micros à qui veut bien les prendre. L'indigence intellectuelle prend le dessus car la concurrence est rude. Cette avidité de la parole subventionnée rend inaudibles les voix de celles et ceux qui savent. Comme elle rend inaudible les voix des décideurs. Vouloir à tout prix avoir de l'audience pousse certains médias à rendre encore plus flou le paysage politique algérien. Ils le rendent encore plus opaque.Le mal ne vient pas seulement des médias. Il est surtout le fait de ces «experts» en tout. Comme disait un «expert», quand on sait tout sur tout cela veut simplement dire que l'on ne sait rien. Il s'agit évidement des mêmes. Les mêmes qui montrent une disponibilité aux médias, et qui sont peu connus sous d'autres cieux. Séisme, accident de la route, marchés pétroliers, gaz de schiste, ils ont un avis sur tout. Quand ils ne sont pas en poste, ces «experts» n'ont de cesse de critiquer les politiques mises en place. Dès qu'ils obtiennent ce qu'ils désirent, les politiques publiques devraient permettre à l'Algérie de devenir une des puissances économiques qui comptent dans le monde.Ces paroles «subventionnées» rappellent le slogan d'un opérateur téléphonique : «Parler ne coûte rien.» Si pour l'opérateur cela peut être vrai, pour un pays comme l'Algérie cela cause des troubles à l'ordre public, retard en matière de développement et méfiance envers la classe politique.En ce XXIe siècle, les enjeux qui attendent le monde en général et l'Algérie en particulier sont tels que la parole devrait être plus mesurée. Un peu plus de responsabilité de la part de nos «experts» permettrait au plus grand nombre de se faire un avis avec plus de clarté et d'énoncer leur choix avec plus de lucidité.Les subventions coûtent énormément au budget de l'Etat. Elles font partie de la politique suivie par les différents gouvernements depuis l'indépendance. Une politique qui, au fil des temps, est devenue une constante nationale difficile à remettre en cause. Une seule différence avec les décennies passées, la parole libre. Cette liberté d'expression est tellement précieuse et arrachée de haute lutte, qu'elle doit être préservée. Mais pour qu'elle le soit réellement, nos «experts» devraient faire montre d'un peu plus d'humilité et avouer leur incompétence sur certains sujets. Dans tous les domaines, l'Algérie est à la croisée des chemins. Des choix doivent être faits et des décisions prises. La parole devrait avoir un prix et ne plus représenter un coût. A. E.







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